Tunis Hebdo
L’union nationale
C’est pas une question banale
C’est même important
Pour qu’un président
Décide fermement
De lui consacrer un gouvernement
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Un gouvernement d’union nationale ?
La chose n’est pas normale
Pour un pays que l’on croyait uni
Depuis que les deux «vieux» à Paris
Ont scellé un pacte
Qui est toujours intact
Pour que «le consensus» soit le garant
Des intérêts des deux clans
Et préserve aussi la nation
Des dangers de la division
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Alors, l’union aujourd’hui
C’est entre qui et qui ?
Bonne question, mes chers amis !
Et l’union c’est entre quoi et quoi ?
Ne donnez pas votre langue au chat !
Car il y a sûrement des réponses
Si sérieusement à la chose on pense
S’agirait-il de l’union
Entre ouvriers et patrons
Pour que l’économie fasse un bond ?
Non, il n’en est pas question
Car entre le chat et la souris
Il n’y a que des compromis
Et jamais ils ne seront amis
Serait-ce alors une union sacrée
Entre les gens aisés
Et les masses déshéritées
Pour diviser équitablement
Les fruits du développement ?
Non, mais soyons matures !
C’est une union contre-nature
Et jamais les riches n’accepteront
Même si l’on y pense pour de bon…
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… Vous aurez beau chercher
Mais jamais vous ne trouverez
Alors changez la question :
Contre qui et quoi cette union ?
«Contre le terrorisme, vous dira-t-on
Et tous les maux qui rongent la nation
De la contrebande à la corruption
En passant par la pauvreté
Et les offenses à la propreté»
Ah ! Le beau raisonnement !
Il faut donc qu’un gouvernement
Soit d’union nationale
Pour qu’il combatte le Mal
Qui gangrène le pays
Et depuis longtemps sévit ?
Et puis peut-on dire franchement
Qu’il manquait au gouvernement sortant
L’union nationale nécessaire
Pour mener à bien les affaires
Alors qu’il était constitué
Des quatre partis de la majorité
Et de hautes compétences
Bénéficiant de leur confiance ?
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«Gouvernement d’union familiale plutôt»
Insinuent certains ou le disent tout haut
D’autres pensent que s’il y a union
C’est entre le Président et son compagnon
Qui à Paris se sont partagé le gâteau :
Les deux «Cheikhs» seraient, en effet, chauds
Pour que Carthage soit le centre du pouvoir
Sans concurrent notoire
Et sous sa coupe La Kasbah
«Aujourd’hui je gouverne, demain ce sera toi»
Un bel exemple d’union nationale
Oui deux joueurs se passent la balle !
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«L’union fait la force»
Disait La Fontaine
Aujourd’hui elle fait la farce
Et la coupe est pleine
La comédie n’a fait que trop durer
Les spectateurs en ont assez !
Adel LAHMAR
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