Le mouton entre peste et "boycottage"

Le mouton entre peste et "boycottage"
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Tunis Hebdo | La Tunisie ne fera pas recours à l’importation d’ovins pour faire face à la demande en moutons du sacrifice. On est bien loin du temps où l’Etat se mobilisait des mois à l’avance pour approvisionner le marché en bêtes bêlantes. On est également bien loin du temps où le pouvoir d’achat des Tunisiens, dans leur ensemble, leur permettait de se conformer au rite religieux de l’immolation. Les chiffres ne sont pas précis, mais l’on parle de plus en plus d’abstinence dans pas mal de ménages. Les deux dernières années ont vu beaucoup moins de moutons sacrifiés qu’en 2010. La raison principale étant la cherté, la seconde l’incapacité du Tunisien, qui croule sous les dettes et l’indigence, à se « procurer » un ovin, même en bas âge. La chose a même conduit un collectif d’imams syndiqués à lancer une « fatwa » autorisant les Tunisiens à ne pas faire de sacrifice, cette année. Une « fatwa » qui a fait couler beaucoup d’encre, mais qui n’a pas rallié, véritablement les suffrages, le Mufti de la République en premier. Il ne voit pas, selon ses dires, de motif à une telle « abstention ». L’Union des agriculteurs, acquise à Ennahdha, parle d’un nombre suffisant de moutons locaux qui ne nécessite pas un « boycottage » de la fête. Dans des milieux plus conservateurs, on repousse également l’idée d’un Aïd El Idha sans sacrifice. Mais curieusement, c’est le religieux qui domine les débats. Normalement, on se préoccupait, principalement, du cheptel et des moyens de le conserver et de l’améliorer, surtout dans des conjonctures où la crise est aiguë avec une sécheresse de plus en plus menaçante. L’apparition de la peste des petits ruminants qui a emporté jusque-là une trentaine de moutons, bien qu’elle ne soit pas dangereuse pour les humains, ne semble préoccuper personne ni occasionner des inquiétudes quant à l’élevage des ovins dans notre pays.

I.B.H.




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