Pouvoir : Un lieu vidé

Pouvoir : Un lieu vidé
National
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Sur des sujets aussi graves que le crime ou le terrorisme, il ne faut plus laisser aux politiques le privilège de gérer et de décider, la société civile doit se réveiller, s’unir, et s’activer avec force et énergie pour débattre et proposer. Sinon, la haine se développera dans les cœurs, l’égoïsme dans les esprits, et le déclin dans le civisme ! Cette semaine, nous avons vécu une série de drames qui nous ont confirmés, si besoin était, que la République n’est plus en mesure d’empêcher le désordre, et ce laisser aller, disons le clairement, on en a plein la besace ! Un aggloméré de raclures à l’incivilité galopante nous empoisonne la vie et nous cause des drames qui touchent la société, la famille, la femme, le civisme, le manquement au devoir, et nous confirme qu’hélas, le pouvoir est encore un lieu vidé ! Une dame tout ce qu’il y a de plus représentatif de la femme tunisienne dont on est fière, a cru qu’elle vivait dans un pays paisible où il fait bon vivre, elle s’est allongée sur une plage en compagnie de son mari pour profiter du soleil, seule richesse qui nous reste intacte depuis le soulèvement téléguidé par ceux qui détestent tout ce qu’ils ne sont pas ; et voilà qu’un sauvageon pourri par la gâterie, est venu se défouler sur le couple par son quad, un engin pour fous, normalement interdit par la loi sur les lieux publics. Le comble, c’est que le couple a prié à deux reprises le criminel d’aller jouer ailleurs, mais c’est sans compter sur l’incivilité qui pullule partout dans le pays. Bien sûr on s’indigne, on se déchaîne, on s’étrangle, mais ensuite, chacun rejoint son petit confort, l’égoïsme avance à petits pas, mais à pas sûr, et ce drame est la faute à pas de chance, ou « Allah Ghaleb » ! Le comble, le plus dur à avaler, c’est la réaction de nos gouvernants qui, par la voix de leurs représentants régionaux, ont pris la décision solennelle d’interdire la circulation de tout véhicule sur les plages de la localité, même pas sur toutes les plages du pays ! Mais alors, les autorités régionales, les élus locaux, ne savaient pas que sur les plages tunisiennes, se baladaient chiens dangereux, chevaux, motos, quads, voitures ? Autre frustration, la mort de cette dame ne valait pas l’essence qu’aurait coûté aux dirigeants de ce pays, le déplacement sur les lieux du crime terroriste, car il s’agissait bien d’un crime, et de terrorisme ! Autre drame, autre décor, Un père tout ce qu’il y a de plus digne, de plus patriote, de plus droit, mais aussi de plus affectueux, est allé se battre sur le front du terrorisme, pour récupérer son fils repenti, sa progéniture, ce fils qui a été dominé, manipulé, embrigadé, vous connaissez la suite, elle est cruelle… Avant, on avait peur que nos enfants tombent dans la délinquance, à présent, il faut avoir peur qu’ils deviennent djihadistes, et c’est pourquoi il faut se garder de croire que ce fléau ne pourra concerner que les autres, ces drames ne sont plus le privilège des seules familles faibles, c’est dire ! Cette affaire gonflée par les ventilos de la presse, a provoqué un amalgame répugnant sur les comptes du père comme du fils ! Voilà de quoi notre société est capable. Le terrorisme est certes la guerre de tous les gouvernements, mais en ce qui nous concerne, nous qui étions si prémunis de ces dangers, il est indispensable de rappeler les faits en nommant les traîtres qui ont ouvert les portes aux terroristes depuis les premiers jours des grabuges, en neutralisant les contrebandiers qui font plus que flirter avec les terroristes, mais en pratiquant surtout un contre-discours pour encadrer nos jeunes. Ces jeunes, on doit les protéger avec des maisons de jeunes, des théâtres, des cinémas, des terrains omnisports, et non avec des cafés et des mosquées ! Rien n’a été fait de tout cela par nos politiques et c’est bien là le problème, alors ras le bol de ces politiques qui immolent notre pays sur l’autel de leurs ambitions personnelles, il faut les interpeler, et les dénoncer ; cette forme abjecte de la politique doit être vomie par tous ! A vrai dire, on ne sait pas si la déception et le dégoût viennent du cynisme des manœuvres des politiques, ou de la naïveté de ce peuple qui s’y laisse prendre ! Nous avons été capables de nous unir dans un grand élan de solidarité aux tous premiers jours de l’insurrection, pourquoi ne le serions nous pas à nouveau pour instaurer une laïcité qui est seule garante de notre vivre ensemble, la foi n’étant qu’une affaire personnelle entre l’être humain et son Dieu ! Il ne faut pas que des dépravés et des débiles puissent nous faire fléchir, mais ce n’est pas en s’installant dans son confort douillet que notre sécurité sera assurée !

Zouhair Ben Jemaa




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