Korsi Essolah, le mystérieux escalier de Sidi Bou Said

Korsi Essolah, le mystérieux escalier de Sidi Bou Said
Chroniques
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Connaissez-vous l'escalier qui rejoint la mer depuis la colline de Sidi Bou Said ? Cet escalier descend vers le rivage dans une succession de paliers, propices au repos. Il se nomme Korsi Essolah. Selon la légende, Sidi Bou Said et ses disciples se réunissaient parfois sur ces marches dont l'accès se trouve à quelques mètres de la zaouia du saint personnage.
L'origine mystérieuse d'un escalier qui descend vers la mer
L'expression "Korsi Essolah" signifie grosso modo "le siège des bienveillants" et suggère des traces de sainteté. Elle désigne donc ces escaliers qui vont de la colline inspirée au petit port qui se trouve en contrebas de la falaise abrupte. C'est vrai que cet escalier ressemble à un parcours initiatique, surtout qu'il est niché entre les arbres et descend à pic vers la mer illimitée des poètes. Quelles sont les origines de cet escalier ? Remonte-t-il à l'Antiquité lorsque le phare de Cap Carthage se trouvait non loin ? A-t-il été construit à l'epoque de Jbel el Manar ? Ou bien fut-il dessiné dans la foulée de la construction du palais du baron d'Erlanger en 1910 ?
Un aristocrate en bleu et blanc...
Pour la petite histoire, c'est depuis l'installation de ce baron que Sid Bou Said arbore ses couleurs en bleu et en blanc. Rodolphe d'Erlanger qui avait bâti sa demeure en achetant aux Mohsen, aux Lasram et aux Guizani des terrains, avait su convaincre les édiles de la ville de donner ces couleurs de village grec au beau promontoire de la banlieue nord. C'est en effet à l'instigation de cet aristocrate français que sera promulgué en 1915 un décret de protection du site. Auparavant, depuis le dix-huitième siècle, princes et notables avaient fait de cet éperon rocheux un lieu de villégiature estivale.
L'escalier ombreux de Jbel el Manar
En ce temps, le village se nommait encore Jebel El Manar et ne prendra le nom de Sidi Bou Said qu'au dix-neuvième siècle. De nos jours, le charme tranquille de Sidi Bou Said, ses ruelles pavées et ses patios secrets drainent une foule considérable en quête de fraicheur ou de spiritualité. A moins que ce ne soit pour se promener simplement au hasard des rues, jusqu'aux premières marches d'un escalier ombreux, invisible et paré de la vertu des saints mystiques...

H.B.




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