Tunisie : 971 fonctionnaires licenciés pour avoir dénoncé des cas de corruption

Tunisie : 971 fonctionnaires licenciés pour avoir dénoncé des cas de corruption
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La guerre contre la corruption en Tunisie semble longue et pénible. Selon plusieurs experts, ce fléau qui s'est ancré dans nos administrations et nos institutions depuis des années ne sera pas éliminé en un clin d’œil. Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption Chawki Tabib avait annoncé le lancement d’une consultation nationale sur les décisions urgentes que le gouvernement doit prendre pour lutter contre la corruption, basée sur dix mesures. Il a même indiqué hier mercredi 15 juin 2016 que les recrutements au sein de la fonction publique seront révisés et que les recrues suspectes et contraires aux réglementations seront automatiquement licenciées. Le projet de loi relatif à la protection des dénonciateurs et des témoins dans les affaires de corruption, qui pourra représenter une solution radicale pour faciliter la limitation de la corruption est toujours en attente ce qui ralentit le démarrage réel d'une stratégie nationale de lutte contre la corruption. Le président de l'Association tunisienne pour la lutte contre la corruption Ibrahim Missaoui a indiqué que son association a reçu 971 dossiers de fonctionnaires ayant rapporté et dénoncé la corruption observée dans leurs lieux de travail. Ces derniers ont été harcelés voire licenciés et poursuivis en justice. Dans une déclaration accordée au quotidien "Al Akhbar", dans son édition de ce jeudi 16 juin 2016, Missaoui a expliqué que ces fonctionnaires ont dénoncé des dépassements dangereux, notamment dans les transactions publiques. Certains d'entre eux ont présenté des dossiers prouvant que, par exemple, des voitures administratives sont toujours à la disposition de personnes ayant quitté le secteur publique, voire de personnes décédées. Missaoui a souligné l'importance d’accélérer les procédures d'adoption du projet de loi relatif à la protection des dénonciateurs et des témoins dans les affaires de corruption. A rappeler que le ministre de la fonction publique, de la gouvernance et de lutte contre la corruption, Kamel Ayadi a présenté, samedi dernier, au chef du gouvernement Habib Essid, le projet de loi relatif à la protection des dénonciateurs de la corruption, qui sera réexaminé en conseil des ministres avant de le soumettre aux députés.

I.B.

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