Tunis Hebdo |
Un certain ministre
Pas du tout sinistre
Nous a fait le don
(Contrairement
A un ex-président)
D’un beau livre blanc
Sur l’éducation
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Pourquoi un livre blanc ?
«Parce qu’il n’y a rien dedans»
Répondent certains
Non sans grand dédain
Mais d’autres assurent
Que le blanc, c’est sûr
Est le ton indiqué
Pour symboliser
Toute la pureté
Des propositions
Sur l’éducation
Qui sont annoncées
Dans ce beau livret
Tout immaculé
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Mais pour être franc
Ce livre dit blanc
N’est pas du tout blanc
Sa couverture déjà
En dément la blancheur
Puisqu’elle fait état
D’un mariage de couleurs
Et puis à l’intérieur
C’est du noir sur blanc
Avec un texte long
Qui passe au crible
Notre éducation
Et prend pour cible
Tous les maux terribles
Qui rongent l’école
Et posent des colles
Au gouvernement
Ainsi qu’aux parents
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Le «Livre blanc»
Est ainsi donc
A moitié noir
Puisqu’il dénonce
Franchement
Toutes les tares
D’un bâtiment
Menacé d’écroulement
Est-ce donc un euphémisme
Ou un excès d’optimisme
Que de dire de cet ouvrage
Qu’il est blanc comme neige
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Mais en voyant en revanche
La partie franchement blanche
De ce livre «moitié-moitié»
A l’image d’un certain café
On peut dire avec entrain
Que le verre est à moitié plein
Et que chez nous l’éducation
A au moins un plan de route
Quant à la réalisation
Laissons le bénéfice du doute
A Jalloul et son institution
Car demain nous serons fixés
Si ce livre prénommé «blanc»
Est un merveilleux conte de fées
Ou pour l’éducation un vrai plan
Mais si Jalloul partait
Qu’en serait-il alors
De son livre sacré
Et vivra-t-il encore ?
Ou bien ce ne serait
Que du blanc sur du blanc
Et son successeur devra
Pour pouvoir survivre
Trouver un autre livre
Qui soigne son aura ?
Adel LAHMAR