Ramadan n’a plus toutes ses dents…

Ramadan n’a plus toutes ses dents…
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Ramadan était associé à l’abondance du temps où l’Etat inondait carrément les marchés de produits coupant l’herbe sous les pieds des spéculateurs de tout bord qui tentent de tirer profit de la frénésie des consommateurs durant le mois Saint. Ramadan était associé à la vigilance et l’intransigeance des contrôleurs qui sillonnaient les marchés et verbalisaient les contrevenants. Ramadan était associé à des prix imposés par les autorités et auxquels il était difficile de déroger. Bref, Ramadan était l’occasion en or pour un régime totalitaire de «lustrer» son image de protecteur des citoyens, de garant de l’approvisionnement et du pouvoir d’achat. Les consommateurs tiraient, bon gré mal gré, leur épingle du jeu et le couffin n’était pas si lourd à porter. Ramadan, aujourd’hui, amène avec lui la peur. Trop de martyrs et trop de sang pour un mois où la paix devrait triompher de tous les maux des musulmans. L’ombre du terrorisme revient et s’installe avec insistance tout au long des trente jours de carême. Ramadan, aujourd’hui, consacre le triomphe du «libéralisme». L’approvisionnement du marché n’est plus un souci. Le contrôle des commerçants est quasi absent et aucune politique de prix n’est adoptée. Les producteurs et marchands font ce qu’ils veulent et imposent les tarifs qu’ils veulent. Mais Ramadan, aujourd’hui, foisonne de télés, de fictions, de talk-shows et autres sitcom. Le Tunisien, faute de garnir sa table et de manger à sa faim, pourra se régaler des «plats» gargantuesques d’une bonne douzaine de télés privées.

I.B.H




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