Il a fallu une attaque terroriste pour se souvenir de Ben Guerdane

Il a fallu une attaque terroriste pour se souvenir de Ben Guerdane
National
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La ville de Ben Guerdane, dans le gouvernorat de Médenine, a toujours été connue comme étant une ville marginalisée, marquée par un flux massif de contrebande. La ville est peut être victime de sa nature, de son climat ou de sa position géographique où se croisent les chemins des contrebandiers et des terroristes. Mais même avant l'arrivée du fléau du terrorisme en Tunisie, Ben Guerdane souffrait d’innombrables problèmes, à l’instar de plusieurs autres régions, portant sur l’infrastructure, la situation sanitaire, l’éducation et même sur la sécurité.
La contrebande, unique source de revenu
En octobre 2015, des contrebandiers ont bloqué la route menant à Ras Jedir au niveau de la localité de Jemila et brûlé des pneus, protestant contre ce qu'ils ont qualifié de « pressions exercées par l’Etat sur leurs activités » qu'ils considèrent comme leur « unique source de revenu ». En effet, et peu après la révolution, les mouvements de protestations ont été massivement observés par les habitants de la ville. S’insurgeant contre la marginalisation de la région et l’absence du développement, les habitants ont observé en 2013 une grève générale. La tension a toujours régné sur cette ville, premier rempart contre le terrorisme en provenance de Libye. D’ailleurs, le mois d’avril 2015, a été marqué par la colère des citoyens suite à la mort par balles d’un jeune contrebandier de la ville. Cette région isolée a été créée pour faire face au terrorisme, selon les habitants.
Zone franche… que des promesses
Promis par les gouvernements qui se sont succédés après la révolution, le projet de la zone commerciale franche à Ben Guerdane qui pourrait limiter les problèmes liés à la contrebande, n’a pas encore vu le jour. Récemment, c’est le ministre du commerce Mohsen Hassan, qui a promis de finir les travaux en 2018, les natifs de Ben Guerdane doivent encore patienter. En fait, ce projet d’un éventuel espace logistique avait été annoncé depuis 2010, juste avant les évènements du 14 janvier.
Il a fallu une attaque pour…
Un lundi 7 mars 2016, tous les regards sont fixés sur Ben Guerdane, lorsqu’un groupe terroriste a tenté de contrôler la ville et de la proclamer en tant que nouvel Emirat Islamique, dès lors Ben Guerdane a été placée sous les projecteurs des médias, et tous les Tunisiens se sont rendus compte que cette ville était livrée à elle-même. En effet, il a fallu une attaque djihadiste pour se convaincre de la nécessité de renforcer cette ville en termes de développement et d’investissement.
Les autorités se réveillent
Au cours de sa visite effectuée dimanche 13 mars à  Ben Guerdane, le chef du Gouvernement Habib Essid a annoncé que plusieurs projets seront réalisés prochainement dans cette ville. Une station de dessalement des eaux et 7 ou 8 puits seront réalisés, deux projets d’une valeur estimée à 40 millions de dinars, a-t-il annoncé. La réalisation d’une station d’assainissement de la ville, moyennant 14 millions de dinars, l’électrification et l’aménagement de routes, moyennant 60 millions de dinars, sont également prévus , selon Essid. Les projets de la réalisation de la zone franche de Choucha, moyennant 120 millions de dinars, l’accélération de la réalisation d’un projet intégré à El Ouaar, moyennant 53 MD, et l’autoroute Medenine/Ras Jedir, des projets qui seront également activés, a rappelé le chef du gouvernement. Pour sa part, le ministre de la Santé Said Aidi a annoncé  une série de mesures urgentes au profit de l’hôpital régional de Ben Guerdane. En effet, sous l’ordre du chef du Gouvernement, Aidi s’est déplacé à l’hôpital de Ben Guerdane qui a eu des difficultés lors des dernières attaques terroristes. « Il sera question d’entamer à partir du 1er avril prochain des travaux d’aménagement pour installer un scanner dans cet établissement », a indiqué Aidi, ajoutant que cet hôpital sera renforcé en ressources humaines. « Des recrutements exceptionnels ont été effectués en vue de pallier au manque de personnel médical et paramédical. » a-t-il notamment souligné. Parmi les décisions prises, Aidi a évoqué l’affectation de plusieurs médecins à cet établissement pour assurer huit spécialités dont essentiellement, la réanimation, la chirurgie générale, la chirurgie orthopédique, la pédiatrie, la médecine d’urgence, la radiologie et la cardiologie. L’hôpital, sera, prochainement, doté d’une nouvelle ambulance et d’équipements médicaux, a-t-on indiqué. Malheureusement, les autorités réagissent souvent tardivement.  Ministres, d’autres régions sont confrontées au même sort que Ben Guerdane !

KJ




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