Je me souviens de l'enterrement de Chokri Belaid...

Je me souviens de l'enterrement de Chokri Belaid...
Chroniques
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Nous étions des centaines et des milliers à accompagner Chokri Belaid à sa dernière demeure... En ce triste jour de février, les casseurs avaient tout fait pour souiller les funérailles du militant assassiné. Ils s'en sont d'abord pris aux voitures des présents, cassant et volant sans vergogne. Ils s'en sont ensuite pris aux plus faibles les braquant et les dépouillant sans autre forme de procès. Plus tard, ils se sont mis à brûler les voitures et harceler les forces de l'ordre, avant de tenter de prendre d'assaut le dépôt de la fourrière municipale de Montfleury.
Des collusions dangereuses
Ces casseurs, je les avais vu arriver par camions entiers et être débarqués aux portes du Jellaz. Ces casseurs étaient en service commandé et s'attaqueront ensuite aux commerces du centre-ville. Ces casseurs - voyous de quartier au look loubard ou au qamis islamiste - sont de vulgaires bandits, des délinquants notoires qui, maintenant, se sont refaits une virginité, non pas en se recousant un hymen défloré mais en se laissant pousser la barbe et en investissant les mosquées. Outils des cellules dormantes de Daech et d'Al Qaeda, ces casseurs payés en dinars sonnants et trébuchants, reviennent en force pour instaurer un climat de terreur et tenter un bras-de-fer avec l'Etat tunisien, pour - croient-ils - que le pays tombe dans leur escarcelle et qu'ils puissent se servir comme l'ont fait d'autres avant eux. Cette collusion entre banditisme, contrebande, terrorisme et pseudo-salafisme est inédite et menace la Tunisie dans son ensemble.
Les voyous menacent la République
Les autorités doivent l'affronter et la détruire avant qu'elle ne s'installe dans la durée et l'espace. Sinon, ce qui nous guette, c'est une tout aussi inédite rupture du processus démocratique du fait de quelques bandes de voyous armés, résolus à faire régner la terreur, comme ils l'avaient fait lors des funérailles de Belaid et plusieurs autres fois. Maintenant que les voyous menacent la République, le danger n'en devient plus que plus imminent. Allons-nous laisser faire les casseurs et dire adieu à nos libertés?

H.B




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