De retour d'un camp de djihadistes en Syrie, une française témoigne

De retour d'un camp de djihadistes en Syrie, une française témoigne
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Sophie Kasiki, française de 30 ans est revenue de Rakka en Syrie, où elle avait rejoint les rangs de l’Etat islamique en 2015. Sophie est une éducatrice spécialisée qi travaillait en région parisienne. Mariée, un enfant de 4 ans, rien ne la prédestinait à devenir djihadiste. Rien, à part la rencontre avec des jeunes qui de discussion en discussion réussissent à la convaincre que l’Islam est la réponse à son mal-être. Sophie n’était pas malheureuse mais elle voulait que sa vie ait plus de sens. Elle voulait avoir une mission, un but. Elle s’est envolée vers la Syrie avec son enfant, convaincue d’aller vers un idéal, une sorte de mission humanitaire. Pourtant à l’aéroport, elle a hésité avant d’embarquer, et si ce vers quoi elle allait ne correspondait pas à ce qu’elle imaginait ? Mais elle ne cède pas à cette petite voix de la raison et décolle vers l’enfer. Au journal l’Alsace, elle déclare qu’elle ne comprend toujours pas comment elle a pu être embrigadée et céder à ces chants de sirène mortels. Même si elle s’est convertie à l’Islam, Sophie ne pratique pas vraiment religieusement et le vit plus comme une relation personnelle avec Dieu. Ce n’est donc pas par conviction religieuse qu’elle rejoint Daech d’ailleurs d’après son témoignage, les textes religieux ne sont pas du tout appliqués par lmes djihadistes. Elle compare l’Etat Islamique à une secte qui embrigade ses membres plus avec des discours politiques que religieux. Une fois sur place, elle se rend compte que cela ne correspond pas du tout à ce qu’elle imaginait.
« Ma vie ou celle des autres n’avait aucune importance. Ils pouvaient nous exécuter n’importe quand sur simple délation. Ces jeunes combattants étaient prêts à tuer sans se poser de questions. Ils avaient une nouvelle identité et ne répondaient plus à leurs noms d’origine. On n’était pas alliés. J’avais des ennemis en face de moi. C’était terrifiant ».
Sophie est bien loin de l’idée de communauté unie par un but noble, elle prend peur et décide de s’enfuir. Avec l’aide de l’armée syrienne libre, elle réussit à repartir en France avec son fils. Aujourd’hui, elle s’est donnée pour mission d’aider les jeunes femmes restées là-bas malgré elles.
« Ce sont des outils de reproduction et rien de plus. Elles vivent enfermées. En cas de protestation, de refus, elles sont exécutées. Elles aussi se sont laissés convaincre par les promesses de lendemains qui chantent.»
Leur rêve est devenu un cauchemar, le leur et celui de leurs familles, impuissantes.

S.B




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