Lutte antiterroriste : L'union "sacrée" est-elle possible ?

Lutte antiterroriste : L'union "sacrée" est-elle possible ?
National
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L’attentat contre le bus de la Garde Présidentielle, qui a fait 13 morts et 20 blessés, a secoué le pays tout entier. Le Président de la République, Beji Caid Essebsi, a décrété, en conséquence, hier l’état d’urgence ainsi qu’un couvre feu sur le Grand Tunis. Tous les efforts doivent être réunis pour que la Tunisie puisse enfin gagner sa guerre contre le terrorisme. D’ailleurs, le chef du gouvernement, Habib Essid, a souligné ce matin lors d’un point de presse que la loi antiterroriste sera appliquée avec rigueur et que tous les citoyens doivent faire appel à leur sens de la responsabilité pour aider les autorités dans leur mission. Cet attentat à l’Avenue Mohamed V marque un changement de taille dans les actions des terroristes. Cette fois, ils ont frappé en plein centre-ville, à une heure de pointe, à quelques centaines de mètres du ministère de l’Intérieur. Désormais, tous les citoyens sont visés et le terrorisme ne cible plus uniquement l’armée et les policiers. Un changement de taille qui appelle à une prise de conscience sérieuse de tous. Prise de conscience qui avait été l'apanage de nombreux syndiqués des forces de l'ordre. Les divergences sont malvenues en cet instant bien précis. Sur les différents plateaux télés, certains analystes et politiciens ont appelé à l’union "sacrée" pour combattre le terrorisme qui ronge notre pays depuis 5 ans déjà. En exhortant les citoyens à combattre le terrorisme aux côtés des forces de l'ordre, Habib Essid nous renvoie à un passé pas très lointain lorsque le terrorisme n'était pas encore pris au sérieux. Sahbi Jouini, Issam Dardouri, Walid Zarrouk ont, maintes fois, crié haut et fort qu'il fallait prendre la menace terroriste au sérieux. En 2012, dans une triste anecdote racontée par Walid Zarrouk à Nessma TV, on se rendait déjà compte des dysfonctionnements. Noureddine Bhiri, alors ministre de la Justice, avait déclaré à Walid Zarrouk : « Si vous êtes 50.000 policiers, nous avons 100.000 kamikazes ». Ces propos d’un des leaders d’Ennahdha ont été rapportés par le syndicaliste sur le plateau de Nessma. Aujourd'hui, ces propos reviennent en mémoire.
Les propos de Walid Zarrouk débutent à partir de la 34ème minute dans la vidéo.

N.J.




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