Carnets parisiens - Catharsis collective et ardentes communions

Carnets parisiens - Catharsis collective et ardentes communions
Chroniques
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Parfois, il faut trouver les mots justes pour dire les choses les plus simples, les petits moments qui font l'écume de nos jours et les textures de nos vies... A Paris, je suis toujours pris dans un maelstrom de sensations, comme si une tension me poussait, comme si la ville me portait vers tous ces horizons de lumière que les criminels du 13 novembre ont voulu symboliquement détruire.
Tuer la jeunesse et la joie
Car ces crimes jihadistes, perpétrés au nom d'un islam de l'incohérence et de l'aveuglement, ont eu pour cible une jeunesse en train de vivre dans la joie, dans une certaine insouciance même si les conjonctures économiques sont plutôt difficiles. Il est symptomatique que ce soient des jeunes qui se nient comme individus au point de nier leur propre vie qui ont commis ce carnage visant d'autres jeunes, coupables à leurs yeux d'aimer la musique, le sport ou simplement de passer un moment sur la terrasse d'un café.
Paris et la France sont des symboles
Plus loin encore, c'est Paris et la France, en tant que symboles qui sont visés: les valeurs de la France qui figurent au fronton de la République, les idéaux de ce pays et aussi l'image de Paris, ce creuset de toutes les identités, cette ville qui suscite pour ce qu'elle est la violence de monstres radicalisés par le fanatisme fondamentaliste des pseudo-jurisconsultes du tout aussi pseudo-calife Brahim. Paris, la France résistant à cette terreur, à cette guerre diffuse par une véritable catharsis collective contre le radicalisme mortifère.
Désarroi et tsunami de questions
Bien entendu, les événements du 13 novembre ont mis le doigt sur bien des failles, ouvert un tsunami de questions. Ainsi, pour de nombreux Français, ce qui vient de se passer est une faillite de la République puisque ces terroristes sont français, nés pour la plupart en France. D'autres voix expriment leur désarroi mais finissent par trouver les mots d'une catharsis qui est aujourd'hui en action. Et c'est vrai qu'on ne parle que de ça, même si l'on feint de penser à autre chose. Parfois, on ressent ce basculement du quotidien vers certaines formes de méfiance ou une colère légitime mais c'est toujours la communion qui prime.
Corolles de catharsis contre le cancer fondamentaliste
Convaincus que les théâtres, les salles de concert, les lieux de vie doivent retrouver la joie aussi vite que possible, les Français n'ont pas encore le cœur à la fête. Dans un élan formidable, ils continuent à se rendre par groupes entiers devant "Le Carillon', "Le Petit Cambodge" et ailleurs pour faire revivre l'âme des lieux. Même fleurs, mêmes bougies, même émotion: autant de réponses à la peur, corolles de catharsis qui réunissent les bonnes volontés sur fond de Marseillaise et de chansons pacifistes... Paris ne sera jamais vaincu par le cancer du fondamentalisme...

H.B.




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