Chakchouka malsaine à Nidaa Tounes : Le parti qui déçoit la Tunisie...

Chakchouka malsaine à Nidaa Tounes : Le parti qui déçoit la Tunisie...
Chroniques
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Est-il nécessaire de revenir sur le spectacle pitoyable que nous offrent de leur parti les cadres de Nidaa Tounes ? Avec d'un côté une instance constitutive et de l'autre un groupe parlementaire qui se déchirent... Avec d'un côté, le fils du fondateur et ses amis et de l'autre un groupe qui comprend le président et le secrétaire général du parti ainsi que plusieurs députés... Avec deux clans qui s'affrontent sous couvert d'idées et de slogans mensongers car au fond seule la prise de contrôle du parti semble compter...
Comme Ettakatol, Nidaa Tounes sur la voie de garage ?
Pourquoi revenir sur les gesticulations et la cavalerie des uns et des autres ? Tout est cousu de fil blanc dans cette malsaine lutte de pouvoir dont le seul bénéficiaire est le parti Ennahdha, adversaire du Nidaa lors des récentes élections, devenu son allié, contre nature et contre l'avis d'une majorité d’électeurs, dans l’exercice du pouvoir. Etait-ce uniquement pour assurer un destin présidentiel à Béji Caid Essebsi ? Depuis son élection, Nidaa a beaucoup déçu et s'est comporté comme si ses électeurs étaient ses membres acquis et non pas des sympathisants qui votaient utile, contre un retour de la Troika au pouvoir. Dépositaire du vote des Tunisiens, Nidaa est en train de le dilapider inutilement. Qu'a fait ce parti de différent que ce qu'avait fait Ettakatol par exemple, qui lui, a payé cash son alliance avec Ennahdha ? Rien de palpable... Le Nidaa risque même de se retrouver sur la même voie de garage qu'Ettakatol pour avoir misé lui aussi en faveur d'Ennahdha, ogre politique qui se repait des partis modernistes.
Maintenant, Ennahdha devient le vainqueur virtuel des élections de 2014
Car, au fond, si Nidaa était sorti majoritaire des urnes, ce n'était pas par le seul vote de ses militants mais grâce à celui d'un très grand nombre de sympathisants, aujourd'hui déçus. Dans le camp d'en face, Ennahdha, arrivé second grâce à un gisement de voix qui lui est propre, devient aujourd'hui le vainqueur virtuel des élections de 2014, et dans la foulée le premier parti de Tunisie, par la vertu de la discipline de ses membres. Aujourd'hui, Nidaa Tounes est à la croisée des chemins. Ce parti a beaucoup déçu depuis son élection au point de finir par rebuter l'opinion publique en donnant une image catastrophique de la démocratie à la tunisienne. Aux membres de Nidaa, devenus la risée des Tunisiens, de se ressaisir et démontrer qu'ils sont dignes du vote des électeurs. La balle est dans leur camp et s'ils ne se remettent pas en question, ils risquent bel et bien de jeter leur parti dans les poubelles de l'histoire et les simples péripéties de la transition.
Une image catastrophique qui sera difficile à faire oublier
Pour Nidaa Tounes, les dés sont désormais jetés. Ce parti restera marqué par ce triste pugilat dominical et cette implosion virtuelle. Pour avoir oublié que le linge sale se lavait en famille, Nidaa risque de payer une facture coûteuse et retomber dans l'anonymat à cause de cette chakchouka nauséabonde. Par ailleurs, Nidaa Tounes est en passe de réaliser un record insolite dans l'histoire des partis politiques. En effet, le parti fondé par Béji Caid Essebsi est une formation qui pourrait imploser avant la tenue de son congrès constitutif. Ce parti est aussi en passe de devenir un des rares mouvements au monde a avoir été bien élu en arrivant en tête des élections législatives mais qui bien qu'il soit le parti majoritaire à l’assemblée, Nidaa ne gouverne pas et se déchire. Depuis la réunion avortée de Hammamet, ce parti est englué dans une ridicule guerre de clans qu'on cherche à faire passer pour un débat ! La crise semble atteindre son apogée aujourd'hui avec la très attendue conférence de presse des 32 députés qui affrontent 8 des 14 membres de l'instance constitutive.
On n'est jamais trahi que par les siens...
Malheureusement pour Nidaa, le mal est déjà fait et cette crise va fortement marquer ce parti qui déçoit de plus en plus aussi bien pour son absence de programme que pour les conflits de leadership. Comme quoi, alors qu'Ennahdha compte les coups, on n'est jamais trahi que par les siens...

H.B.




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