Béji Caid Essebsi, peut-il sauver Nidaa Tounes du naufrage ?

Béji Caid Essebsi, peut-il sauver Nidaa Tounes du naufrage ?
National
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Y a-t-il un problème à Nidaa Tounes ? Peut-on parler d’une crise structurelle ? D’une formation politique désormais à la croisée des chemins ?
Cette petite musique, mise en sourdine depuis des mois, revient de nouveau avec l’éclatement au grand jour de l’affaire Hafedh Caid Essebssi, soupçonné de s’afficher tout miel par-devant et sans pitié par derrière, d’empiéter sur les plates bandes de Mohsen Marzouk, secrétaire général de Nidaa et figure de proue de la gauche estudiantine dans les années 80, de favoriser les symboles politiques de la dernière époque de Ben Ali, de pousser ses filets nerveux dans les régions intérieures et de semer la zizanie parmi les instances dirigeantes du parti. D’après certains observateurs, Béji Caid Essebsi, pour qui la politique c’est d’abord la gestion des contradictions, est cette fois-ci sur la brèche. Saura-t-il redresser la barre ? Arrivera-t-il à endosser de nouveau les habits du fédérateur ? fera-t-il de cette crise une occasion pour rebondir, reconquérir les esprits, assainir la situation et raffermir les rangs de son parti sur de nouvelles bases ? Parviendra-t-il à redonner de l’espoir à une base, ébranlée par les dissensions et les ambitions démesurées des uns et des autres ? « Il est urgent de rétablir le fonctionnement normal de Nidaa Tounes, d’impliquer le comité exécutif dans la prise de décision stratégique et de respecter à la lettre le règlement interne », nous déclare un ancien syndicaliste, membre influent du parti, pour qui, Bajbouj doit à tout prix se replacer au dessus de la mêlée, démentir les rumeurs, en relation avec l’installation d’un pouvoir familial au sein de Nidaa Tounes, éviter les compromis boiteux, mettre en place un jeu progressif de régulation, développer une nouvelle ingénierie politique et faire face objectivement aux problèmes structurants du parti, loin des émotions et des attachements personnels. In fine, nous dit-on, la guerre actuelle des tranchées au sein de Nidaa Tounes est loin d’être une mêlée entre Rcdistes et gauchistes, il s’agit plutôt d’un ras-le-bol contre le clientélisme et le retour des anciennes pratiques de la pensée unique. A ses débuts, Béji Caid Essebsi, toujours habile à saisir les vents, à disposer ses voiles, pouvait compter sur une pléiade de chevaux-légers, prêt à tout pour le défendre. Depuis l’affaire de son rejeton et son intrusion dans le pré-carré des pères-fondateurs du parti, le carré de ses inconditionnels œuvre en coulisses mais se fait plus discret en public. Il ne faut pas attendre d'être dans le mur pour agir, dit un adage arabe. A bon entendeur, salut.

Imededdine Boulaâba




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