Agriculteurs agressés, enseignants tabassés, manifestants réprimés : Il a bon dos l'état d'urgence...

Agriculteurs agressés, enseignants tabassés, manifestants réprimés : Il a bon dos l'état d'urgence...
National
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L'état d'urgence doit-il servir de prétexte au retour de la répression ? Douloureuse question que nous posons sur fond de mise au pas de plusieurs mouvements sociaux légitimes par des matraques renaissantes. Avant-hier, les agriculteurs ont subi les foudres de la police malgré le caractère pacifique et, au fond, légal de leur journée de colère. Hier, ce sont les manifestants contre la loi de réconciliation qui étaient carrément parqués et n'ont dû leur salut qu'à l'arrivée des députés du Front Populaire.
Qui veut humilier les instituteurs ?
Ces derniers temps, il ne fait pas bon être instituteur. Plusieurs enseignants de Sidi Bouzid, Sfax et Gabès l'ont appris à leur dépens après des charges des brigades de l'ordre public avec une belle débauche de gaz lacrymogène. Pourtant, il ne s'agissait que de manifestations pacifiques devant les commissariats régionaux de l'enseignement... Cette répression qui revient ne fait qu'envenimer une situation sociale déjà tendue. Pour rester avec l'exemple des instits, leur mobilisation brisée par la force les pousse maintenant à annoncer pour les 8 et 11 septembre des journées de colère régionales et une autre nationale. Une grève est même prévue pour les 17 et 18 septembre. Tragique de voir une situation pourtant facile à résoudre peu à peu dégénérer à cause d'un ministre de l'Education qui semble tenir à humilier les instituteurs et retourner l'opinion contre leurs revendications légitimes.
Que signifie ce retour à la répression ?
Que signifie ce retour à la répression ? Le gouvernement ne saurait-il plus faire preuve de patience ? Les équilibres politiques à l'ARP ne suffisent pas à passer en force. Car si ce gouvernement cherche à faire l'impasse sur le caractère social de la révolution tunisienne, il ne doit pas oublier que l'opposition veille au grain. Face à d'élémentaires questions de gestion démocratique des conflits, les matraques ne devraient pas être de mise. Sinon, c'est non seulement à la démocratie qu'on tord le cou mais aussi à l'esprit d'adhésion des Tunisiens a l'état d'urgence qui, en aucun cas, ne doit devenir le socle d'une normalisation brutale qui insulte la transition tunisienne.



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