Selon le CPR, 85% du prêt de 300 millions d’euros de l’Union européenne à la Tunisie destiné à rembourser d'anciennes dettes

Selon le CPR, 85% du prêt de 300 millions d’euros de l’Union européenne à la Tunisie destiné à rembourser d'anciennes dettes
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Tunis | "Nous adoptons aujourd'hui non seulement l'accord de prêt avec l'Union européenne mais aussi la note d'accord qui comprend plusieurs conditions imposées par le Fond Monétaire International... En grande partie, le prêt est destiné, à 85 % selon les estimations, pour rembourser d'anciens prêts, d'avant la révolution", a dénoncé, le 4 mars, Imed Daimi du parti CPR, au sujet du projet de loi du prêt de 300 millions d'euros de l'Union européenne à la Tunisie.

Ce projet de loi relatif au prêt de l’Union Européenne d’un montant de 300 millions d’euros a été adopté, ce mercredi 4 mars, à l’Assemblée des Représentants du Peuple au Bardo avec 133 voix, en acceptant la "mise en œuvre de mesures d'ajustement vigoureuses". [quote_box_center]

Conformément à la déclaration commune du Parlement européen et du Conseil adoptée parallèlement à la décision n° 778/2013/UE du Parlement européen et du Conseil(5), l'assistance macrofinancière de l'Union devrait être un instrument financier de nature exceptionnelle destiné à apporter un soutien, non lié et sans affectation particulière, à la balance des paiements, ayant pour but de rétablir la viabilité des finances extérieures du bénéficiaire, et devrait appuyer la mise en œuvre d'un programme d'action comportant des mesures fortes d'ajustement et de réforme structurelle destinées à améliorer la balance des paiements, en particulier durant la période de programmation, et à renforcer l'application des accords et des programmes conclus en la matière avec l'Union.

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Entre réformes imposées et payement d'anciens prêts
"Ce prêt de 300 millions d’euros de l’Union européenne n'est pas destiné à améliorer l'infrastructure mais au remboursement d'anciens prêts, avant 2011", a indiqué M. Daimi, néanmoins les conditions imposées par l'Union européenne concernent des réformes structurelles à long terme.

[quote_box_center]"Nous considérons que l'endettement pour le remboursement d'anciennes dettes et des intérêts est une opération catastrophique qui met en gage l'avenir des générations futures et n'offre aucune solution économique pour le pays".[/quote_box_center]

Identification des prêts octroyés par l'Etat tunisien et détournés pour des intérêts personnels
Le CPR a précisé que la Tunisie doit payer ses dettes mais après en avoir fait un examen minutieux. Pour cela, le parti a demandé d'abord l'identification des prêts qui ont été octroyés par l'ancien régime dictatorial et qui n'ont pas servi l'intérêt du peuple tunisien. Il a ensuite appelé à l'identification des prêts où les conditions de transparences n'ont pas été remplies ou qui ont fait l'objet de malversations.

[pull_quote_center]"L'évaluation permettra des négociations pour annuler une partie de ces prêts ou au moins de les reclassifier comme cela a été le cas en Amérique latine, en Europe de l'Est ou en Grèce."[/pull_quote_center]

 Le CPR a également appelé à une "politique fiscale audacieuse", notamment envers les sociétés et les professions libérales ainsi qu'une mise en place d'un programme de lutte contre l'évasion fiscale en Tunisie.
Un prêt toxique selon une députée européenne
Le 17 avril 2014, la députée européenne, membre du groupe parlementaire de gauche, Marie-Christine Vergiat, a qualifié ce prêt de l'UE à la Tunisie de "toxique", ajoutant que la nature de cette "aide" creusera un peu plus la dette tunisienne qui s'est déjà envolée de 20% en trois ans.
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Communiqué de presse 17/04/2014 - La Tunisie connaît actuellement des difficultés économiques, sociales et budgétaires. Elle a sollicité de l'aide. Hier, le Parlement européen lui a répondu : l'Union lui versera 300 millions d'euros, sous la forme d'un prêt, et à des conditions qui font de cette "aide" un véritable prêt toxique. Qu'on en juge : si la Tunisie veut toucher l'intégralité de la somme, elle devra entre autres,  mettre fin aux subventions aux produits de base pour les plus démunis, privatiser ses banques publiques, flexibiliser son Code du travail... Bref, les habituelles recettes austéritaires qui font des ravages y compris sur le sol de l’Union Européenne et notamment en Grèce.

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