L'endettement total de la Tunisie atteindra 53% du PIB en 2015

L'endettement total de la Tunisie atteindra 53% du PIB en 2015
Economie
print



En priorisant la loi de finances pour la gestion 2015, Mohamed Ennaceur, à peine élu à la présidence de l’ARP, a considéré l’urgence de finaliser le budget et de le faire voter au plus tard ce mercredi 10 décembre, date butoir, comme l’ordonne la nouvelle constitution. Or, c’est très peu de temps pour tout revoir en profondeur. À moins de faire confiance, quasi totale, au projet de la gouvernance sortante. Une mouture prête à l'emploi Car la loi de finances pour l'exercice 2015 a déjà une mouture prête à l’emploi ; sachant que le chef du gouvernement sortant Mehdi Jomaa a vu venir et pris même la précaution de ne pas y insérer de faux espoirs qui, comme la précédente loi finissant au 31 décembre de l'exercice en cours, a dépassé le potentiel du pays. Ceci a été observé tant en termes de capacité de financement interne (fiscalité), calculée en raison d’une croissance prévue à 4%, alors qu'elle ne va pas dépasser les 3% à tout casser, qu’au plan endettement dont le poids toutes ressources confondues a enjambé la moitié du PIB. [quote_box_left]Assez équilibréd dans son ensemble, la nouvelle loi de finance, vision Mehdi Jomaa, prévoit une croissance de 3% et un déficit budgétaire de l’ordre de 5-6% tout au plus contre 9%, dit-on, pour celle en cours.[/quote_box_left] C’est un canevas que l’on peut revisiter pour peu qu’une vision raisonnable de continuité de service sous-tende la politique du nouveau locataire de la Kasbah, qui pourrait être l’actuel chef du gouvernement, ayant été désigné, faut-il le rappeler, dans le cadre d’un consensus où quasiment toutes les parties et sensibilités avaient trouvé leur compte. Une gageure ? Le nouveau président de l’ARP misera-t-il sur le travail de Mehdi Jomaa, qui quittera ses fonctions en février 2015 au plus tard ?  Les plus optimistes situent ce changement opérationnel vers la fin de février, pour éventuellement corriger le tir en procédant, si nécessaire, par un budget complémentaire, comme pour les années qui ont précédé, depuis 2011. Voyons, en synthèse, comment est fait le projet Mehdi Jomaa, qui faut-il rappeler, a déjà été adopté par le conseil des ministres, juste la veille du 23 octobre 2014, et qui devra être adopté au plus tard ce mercredi 10 décembre, moyennant éventuellement les retouches de la nouvelle assemblée élue, qui vient à peine d’être installée sous la coupole du Bardo. À 29 milliards de dinars, le budget de l’État serait en hausse de quelques 6% par rapport à celui de l’exercice attendu à fin 2014. Ce montant est distribué à hauteur de 21495 millions de dinars en tant que ressources propres de l’État, dont 19820 MD en ressources fiscales. L’emprunt extérieur y est estimé à 4405 MD.
Prêts
Il faut savoir aussi que la nouvelle loi de finances prévoit un appui de 2520 MD en provenance de la Banque mondiale (900 MD), du Fonds monétaire international (792 MD), de l’Union européenne (468 MD) et de la BAD (360 MD). De même et au titre des sukuks islamiques, quelques 525 MD seront mobilisés. Dans cette configuration, notre endettement total atteindrait quelques 53% du PIB l'année prochaine, dont 62% seront en provenance de l’extérieur.
Une vingtaine d'entrepreneurs et hommes d'affaires à l'hémicycle
Ceci dit, et en tous cas, les 217 nouveaux députés qui ont pris leurs fonctions depuis peu, sont déjà au travail. Les débats économiques sont alimentés par des hommes d'affaires fraîchement élus et la coupole compte une vingtaine d'entrepreneurs et de PDG.

Khemaies El Bejaoui




Economie : Vers l'Afrique subsaharienne à la puissance 5 !

Précédent

La cotation en bourse de Syphax Airlines suspendue suite à "des anomalies comptables"

Suivant