Nidaa Tounes et Moncef Marzouki : Deux visions opposées des relations tuniso-syriennes

Nidaa Tounes et Moncef Marzouki : Deux visions opposées des relations tuniso-syriennes
National
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"Dès le premier jour, quand les relations avec la Syrie ont été rompues (au mois de février 2012 lors de la fermeture de l'ambassade de Tunisie à Damas), nous avons déclaré que nous étions opposés à cette prise de position du gouvernement de la Troïka. Nous l'avons considéré contraire aux traditions politiques et diplomatiques" a déclaré le secrétaire général de Nidaa Tounes, Taieb Baccouche, sur la radio syrienne Sham FM, ce dimanche 9 novembre. Concernant la reprise des relations avec la Syrie, M. Baccouche a répondu que cela dépendra des prochains événements, notamment la formation du nouveau gouvernement. "Le bon choix est la limitation de l'intervention étrangère, en ne dépassant pas les solutions internes arabes, dans le cadre de la Ligue arabe ou des relations bilatérales ou régionales et chaque intervention étrangère rendra les choses plus compliquées", a-t-il ajouté. Au mois d'octobre dernier, un comité de Nidaa Tounes,  s’est rendu en Syrie. D'après la chaîne syrienne, Al Ekhbaria,  une rencontre a eu lieu entre Lazhar Akremi, un des leaders du parti et Hamed Hassen,  chef de cabinet des Affaires étrangères syrien.  Marzouki, contre le rétablissement des relations avec le régime de Bachar Al Assad Pour le président de la République actuel, Moncef Marzouki, il faut se mettre à la place des Syriens. Selon lui, la position de la Tunisie était indispensable dans sa lutte contre le despotisme. "Les Tunisiens en Syrie souffrent de la guerre et de la tyrannie. Dès le début, l'ambassade de la Tunisie à Beyrouth faisait le suivi et maintenant, il y a des personnes qui s'occupent des problèmes, j'assume ma responsabilité, la Tunisie n'a pas que des intérêts, elle a aussi des principes, c'est de ce pays que la révolution a démarré et tous les Arabes ont de l'estime pour elle" a soutenu M. Marzouki ce lundi 10 novembre sur les ondes de la radio Jawhara FM. "Je ne rétablirai pas les relations avec la Syrie", a-t-il affirmé. Situation critique en Syrie D'après deux fonctionnaires qui sont restés à l'ambassade de Tunisie, en Syrie, trois mille Tunisiens ont subi les répercussions de cette fermeture nous ont-ils confié lors de notre visite à l'ambassade au mois de mai 2012.  L’un deux nous a assuré, avec amertume, que la décision d’expulser l’ambassadeur syrien de la Tunisie s’est répercutée d’une manière négative sur les Tunisiens vivants en Syrie. Les Tunisiens sont obligés en effet d’aller au Liban pour enregistrer les certificats de décès, de naissances et autres papiers nécessaires pour les expatriés. Cependant, le vrai problème consiste, selon lui, dans le risque que ces familles tunisiennes prennent des risques pour aller au Liban sans savoir si elles pourraient revenir en Syrie dans le contexte de guerre civile qui y sévit. "On a été obligés de fermer la nôtre ici alors qu’on est dans ce pays depuis des décennies ! On n’est pas comme les expatriés allemands, français ou anglais qui viennent dans ce pays juste pour un contrat de travail d’un ou de deux années ; nous on a des familles ici, on a nos épouses syriennes et nos enfants qui y étudient et qui y vivent !", nous a-t-on déclaré. Ainsi, entre la vision de Moncef Marzouki et celle de Nidaa Tounes, les relations syriennes restent dépendantes des prochaines élections présidentielles en Tunisie.



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