Tunisie : Un "communiqué-fatwa" du ministère des Affaires religieuses mêlant charia et droit pénal

Tunisie : Un "communiqué-fatwa" du ministère des Affaires religieuses mêlant charia et droit pénal
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Le ministère des affaires religieuses a rendu public, le soir du mardi 21 octobre 2014, un communiqué dans lequel il appelle la population à faire face à toutes éventualités qui mettraient en péril la réussite des prochaines élections en Tunisie, avec un discours religieux : "la participation aux prochaines élections est une obligation religieuse et patriotique parce qu'elles servent l'intérêt de la Tunisie", lit-on dans le texte. En outre, le ministère des affaires religieuses, avec le conseil suprême islamique et la mosquée de la Zitouna  appellent la population :
  • "de considérer, que toute agression morale ou matérielle dans le but de perturber les élections, comme un délit interdit par la Charia (mouharam charaa) et criminalisée par le droit pénal,
  • considérer que les élections à venir est un devoir indéniable à l’échelle nationale en raison des bienfaits des élections pour un système démocratique  qui prémunirait le pays de tant de maux qu’il a déjà subis,
  • de considérer, également, que toute agression morale ou matérielle dans le but de perturber les élections, comme un délit interdit (mouharam) par la Charia et criminalisée par le droit pénal,
  • Le communiqué insiste pour que les Tunisiens appellent les Imams prédicateurs à faire face à l’intolérance et  à la violence et de manifester leur engagement à une stricte neutralité et éviter de faire la publicité au profit d’un parti politique quelconque."
Sur les réseaux sociaux, certains internautes ont considéré ces déclarations comme un "communiqué-fatwa", qui impliquerait le "takfir" ou autres sanctions de la charia. A cinq jours des élections législatives, plus de cinq millions de Tunisiens s'apprêtent à voter pour la deuxième fois, dans un cadre démocratique où la division entre islamistes et les autres crée une bipolarisation sur la scène politique. Par Abdelhamid Ferchichi  



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