Pour 80% des Tunisiens le travail n'est pas un droit pour la femme

Pour 80% des Tunisiens le travail n'est pas un droit pour la femme
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FEMMES | « L'aggravation du chômage féminin est constante et rapide dans le temps », s'inquiète l'Union européenne, dans son rapport publié à l'occasion de la fête nationale de la Femme en Tunisie. D'après son bilan, le chômage est plus élevé chez les femmes que chez les hommes (21,9 % contre 12,8%). Il touche deux fois plus de diplômés du supérieur femmes (41,9%) que de diplômés hommes (21,7%).

Le rapport indique surtout que « seulement 20 % des Tunisiens pensent que le travail est un droit pour la femme ». Quant aux postes de prise de décision dans le secteur privé, seulement 6,5 % de la totalité des chefs d'entreprises sont des femmes.

« Alors que l'emploi masculin se déploie de manière très diversifiée entre plusieurs secteurs, les 2/3 des femmes employées se trouvent concentrés dans trois secteurs principaux à forte main d'oeuvre féminine : les services, l'industrie manufactuère et l'agriculture. »

Recherche de travail, 5 minutes pour les femmes contre  38 minutes pour les hommes

Au quotidien, la répartition inégalitaire des tâches a pour conséquence pour les femmes une charge de travail totale dépassant de près de 40% celle des hommes, les femmes passant huit fois plus de temps que les hommes à accomplir les charges domestiques.
« Ces différences en matière d'utilisation du temps peuvent expliquer les différences entre femmes et hommes en termes d'égalité des chances », note le rapport, puisque les femmes qui sont au chômage, moins disponibles en raison du travail quotidien à assurer à la maison, passent en moyenne 4 minutes par jour à chercher du travail, contre 38 minutes par jour pour les hommes.

Un marché de l'emploi « influencé par les stéréotypes »

Dans l'enseignement supérieur, avec 20 % de filles seulement dans les sciences techniques et 72,9 % dans les lettres ou les sciences sociales, « les filles sont largement orientées vers les filières qui généralement débouchent sur une longue période de chômage », lit-on dans le document de l'UE.

« Même si les filles ont des choix professionnels de plus en plus diversifiés et des possibilités d'accéder à des spécialités de leur choix (même celles qui sont réputées ''masculines''), le changement ne s'est pas répercuté sur le marché de l'emploi qui, en majorité, […] reste influencé par les stéréotypes professionnels masculins et féminins. »

De leur coté, poursuit le rapport, les jeunes filles (et leurs parents) continuent de privilégier les filières de formation et les professions perçues comme appropriées à leur sexe (enseignement, santé, service social, etc.) où elle pensent trouver de meilleures opportunités d'emploi et surtout la possibilité de pouvoir articuler leur vie professionnelle et leur vie personnelle.




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