Censure et surveillance : La mi-phrase du communiqué du gouvernement tunisien

Censure et surveillance : La mi-phrase du communiqué du gouvernement tunisien
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La présidence du gouvernement a sorti un communiqué ce vendredi 8 août suite à la réunion avec la cellule de crise chargée de la sécurité. Trois phrases-mesures énigmatiques ont été citées, entre autres celle de la censure face à la lutte contre le terrorisme. 

  • "Approbation" du renvoi [le communiqué ne spécifie pas à qui le renvoie est fait] des mesures de censure, de surveillance et d'identification de l'utilisateur en ce qui concerne les sites électroniques liés au terrorisme. Il est, également, fait appel à la société civile pour lutter contre ces sites.
Dans le communiqué, nous avons relevé le fait qu'on parle "d'approbation" qui signifierait dans ce contexte "consensus" alors que généralement il est utilisé par le législatif et non l'exécutif comme la présidence du gouvernement. Ensuite, il est question de "renvoi". Renvoi à qui ? ou à quoi ? Rien n'est précisé. M. Naffati, journaliste à thd a réagi et a appelé le porte-parole du gouvernement, pour avoir des explications sur ce point précisément. " "Mais c'est le ministre des TIC (Tawfik Jelassi) qui est chargé de ça. Il fait partie de la cellule de crise. Et il a toutes les données, même les sites de terrorisme et où sont mis (hébergés). Je peux dès lundi essayer de vous mettre en contact avec son ministère pour avoir plus d'infos".

Le nom de M. Jelassi n'est pourtant pas mentionné dans le communiqué susmentionné. Le journaliste rappelle alors le cabinet du ministre des TIC. "Après vérification auprès de lui, Tawfik Jelassi a affirmé qu'il n'a pas fait partie de la cellule de crise et n'y a pas assisté," affirme-t-il. 

Par la suite, le cabinet de la TIC a contacté le porte-parole du gouvernement pour vérifier avec lui. "Ce dernier a alors dit que c'est sans doute le ministère de l'Intérieur (et Ridha Sfar si j'ai bien entendu?), qui est à l'origine de ce point." rapporte M. Naffati.

Le manque de précision du communiqué du gouvernement tunisien et de ces mesures de "censure et surveillance" au nom de la lutte antiterroriste exhorte au questionnement quant à la coordination avec la direction de la TIC sur ce sujet.

Un projet de loi fuité contre les crimes sur internet a fait polémique au mois de juillet dans la communauté des internautes tunisiens. La liberté d'expression, notamment sur le net, constitue le fondement de la lutte révolutionnaire en Tunisie. Y toucher, même pour lutter contre le terrorisme, ne sera pas aisé pour le gouvernement Jomâa ou autres. Rappelons que lundi 11 août, l'Assemblée Nationale constituante se penchera sur le projet de loi de lutte antiterroriste.




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