Les trois mots clés du discours d'Obama sur l'Irak : Défense, humanitaire et gouvernement d'union

Les trois mots clés du discours d'Obama sur l'Irak : Défense, humanitaire et gouvernement d'union
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International | Au lendemain des bombardements américains contre les djihadistes de l'EIIL (EI/Daech) [1] au nord de l'Irak, le président des Etats-Unis Barack Obama a concentré son allocution hebdomadaire, ce samedi 9 août, sur la situation en Irak.  Opération de défense  Pour Obama, les bombardement aériens qu'a menés l'armée américaine ont pour but la défense et la protection des diplomates et du personnel militaire américains.
« Les forces américaines ont mené des frappes aériennes ciblées contre les forces terroristes hors d'Erbil pour les empêcher d'avancer sur la ville et pour protéger nos diplomates américains et le personnel militaire.  Ces frappes ont détruit avec succès les armes et l'équipement des terroristes d’EIIL qu’ils auraient pu utiliser contre Erbil. »
Il a également notifié que les forces kurdes sur le terrain, dont l’assistance militaire a été renforcée,  continuent à défendre la ville.
« Nous allons continuer à fournir une assistance militaire et des conseils aux forces gouvernementales et aux Kurdes irakiens dans leur combat contre ces terroristes, de sorte qu’ils ne puissent pas mettre en place un refuge permanent », a-t-il précisé en ajoutant que la concentration serait focalisée au nord.
Les avions américains seraient déjà en place, préparés à  bombarder les terroristes d'EIIL autour de la montagne pour aider les forces militaires en Irak à briser leur siège et sauver ceux qui y sont piégés. A la question d'un journaliste, il a ajouté que le personnel et les installations américaines étaient menacés. « Je ne vais pas donner un calendrier particulier » Le président des Etats-Unis a déclaré qu' «Il est de [son]  devoir, de [sa] responsabilité en tant que commandant en chef, d''assurer qu'ils [le personnel et les installation américaines] soient protégés ... Et [ils ] ne bougeront pas l'ambassade de sitôt », a-t-il affirmé. Cette menace expliquerait le fait qu'il n'ait pas «un calendrier particulier», ajoutant pour deuxième raison le défi à relever face à la situation humanitaire à Sinjar. M. Obama a mentionné également un «certain temps », affirmant que le problème ne va pas être résolu en quelques semaines.  La troisième raison de ce calendrier incertain pour la présence militaire américaine en Irak serait l'absence d'estimations exactes du nombre de personnes au Nord et la difficulté du déplacement dans ce type d'environnement sécuritaire. Face à une question évoquant les longues guerres en Afghanistan et en Irak menées par les Etats-Unis avec « des résultats incertains », Obama a été catégorique, en évoquant les troupes sur terrain mais en esquivant la question de la présence des bombardement aériens : « j'ai été très clair sur le fait que nous n'allons pas avoir les troupes de combat américaines en Irak à nouveau. » Les estimations des renseignements américains dépassées par la progression de l'EIIL Barack Obama a avoué également, face aux journalistes : « Je pense qu'il n'y a pas de doute que leur progression, leur mouvement au cours des derniers mois a été plus rapide que les estimations des renseignements. » D'après lui, la population de la minorité sunnite en Irak, ainsi que la population sunnite majoritaire en Syrie, se sont senties insatisfaites et  détachées  de leurs gouvernements respectifs ; chose qui a créé un terreau favorable pour la progression des djihadistes. Aides humanitaires et un couloir de sécurité M. Obama a affirmé que l'effort humanitaire serait continu, en coopération avec  la communauté internationale, pour aider les hommes, les femmes et les enfants qui se sont retrouvés sur le mont Sinjar et pour faire face à la crise humanitaire croissante en Irak.
« Les forces américaines ont jusqu'à présent mené deux parachutages réussis - la prestation des milliers de repas et de litres d'eau à ces hommes désespérés, aux femmes et aux enfants. »
Il a également prévenu que la prochaine étape serait compliquée sur le plan logistique pour trouver un passage sûr pour les personnes en bas de la montagne.
« Nos experts sont maintenant engagés avec les Nations Unies,  nos alliés et nos partenaires, pour savoir comment créer potentiellement un couloir de sécurité ou un autre mécanisme pour que ces gens puissent se déplacer », surtout que leur nombre reste incertain.
Un gouvernement d'Union, essentiel pour contrer l'EIIL M. Obama a mis l'accent sur la nécessité d'avoir un gouvernement d'union, qui soit légitime, avec une chaîne de commandement et une structure pour une meilleur coopération entre les Kurdes et Bagdad, assurant que les Etats-Unis continuent à appeler les Irakiens à se réunir et à former le gouvernement.
«Le vice-président Biden a parlé aux dirigeants irakiens, et notre équipe à Bagdad est en contact étroit avec le gouvernement irakien. Toutes les communautés irakiennes sont finalement menacées par ces terroristes barbares, elles doivent toutes s'unir pour défendre leur pays », a-t-il souligné.
Le président des Etats-Unis a fait remarquer que la plupart des pays sunnites de la région avaient généralement une attitude  suspecte ou méfiante à l'égard du gouvernement irakien ; mais que maintenant ils étaient plus susceptibles de participer, dans la lutte contre EIIL, chose qui s'avérerait être extrêmement utile. Ce projet serait à long terme d'après ses propos.  Il a aussi rappelé qu'en fin de compte, seuls les Irakiens peuvent assurer la sécurité et la stabilité de l'Irak, prenant de la distance tout en mettant en exergue le fait que les Etats-Unis ne peuvent rien pour les Irakiens outre le fait d'être des partenaires dans cet effort.  Les autres partenaires pour mettre fin à l'hégémonie de l'EIIL en Irak sont, actuellement, la France et le Royaume Uni.
« J'ai été très heureux d'obtenir la coopération du premier ministre Cameron et du président Hollande pour faire face à certains besoins immédiats en termes de parachutages, d'une partie des actifs et du soutien logistique qu'ils nous fournissent. »
Ce samedi, l'Elysée a annoncé que la France allait « procéder dans les prochaines heures à de premières livraisons d’équipements de premier secours » en Irak, sans mentionner une quelconque aide militaire. 

[1] EIIL : L'Etat Islamique en Irak et au Levant ( ISIL : Islamic State of Iraq and the Levanta été proclamé en avril 2013. Le groupe sunnite est une fusion de l'Etat islamique en Irak, organisation liée à Al-Qaïda, et des islamistes syriens de Jabhat (front) Al Nosra.

Jabhat Al Nosra s'est dissocié de l'EI et a été contre la proclamation, le 29 juin dernier, du califat guidé par Abou Bakr Al Baghdadi.

Zahran Allouch, leader d'Al Nosra, a comparé "Daech" (ad-dawla al-islāmiyya en Irak et au Chem/EIIL), au mois de juillet, aux "khawarej" qui veulent attaquer le djihad du front et dont les "actes sont contraires à la religion islamique". (Voir sa vidéo en arabe). 

L'Union internationale des savants musulmans a publié un communiqué le 5 juillet indiquant qu'elle était ravie, au début de l'établissement de l'EIIL, mais qu'elle condamnait l'organisation, notamment avec la proclamation du califat, déclaré " contraire à la charia" et ses règles d'après  la déclaration des savants musulmans. Le site de l'Union a été de suite piraté.

 Al-Qaïda, qui ne reconnaît que Al Nosra en Syrie, s'est également désolidarisé d'EIIL et ce depuis le 8 novembre 2013. Son leader, Ayman Al Zawahiri, a considéré, dans une vidéo passée sur Al Jazeera, que Al Baghdadi avait fait une erreur en proclamant l'EIIL sans le consentement d'Al Qaïda.

       



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