Lette ouverte au ministre de la Défense nationale par Abdelaziz Belkhodja

Lette ouverte au ministre de la Défense nationale par Abdelaziz Belkhodja
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Opinion | par AbdelAziz Belkhodja Monsieur le ministre, Les nominations des plus hauts cadres de l'armée tunisienne sont depuis longtemps sujettes à deux conditions, la tradition militaire du plus ancien gradé arrangée avec une tradition tribale qui se résume en une petite phrase "un homme à nous".
Cette tradition nous a mené là où nous sommes, avec une armée incapable de vaincre quelques centaines de djihadistes.
Si nous voulons sortir notre pays du danger terroriste, les nominations doivent se faire sur le critère de la compétence, or, il y a un problème de base qui se pose, celui de l'inadaptation de l'armée au combat antiterroriste.
Ce problème doit être soulevé et il doit vous conduire à choisir le futur chef d'état-major de l'Armée de Terre non au sein d'un état-major dont les compétences sont inadaptées, mais au sein des officiers de l'Académie militaire, haute et prestigieuse institution dont plusieurs diplômés ont été formés pour ce genre de combat, qui jouissent des connaissances nécessaires de la guerre et du renseignement électroniques, des techniques de combat djihadistes, des armes intelligentes (3C) et des tactiques opérationnelles nécessaires pour débusquer les djihadistes. Beaucoup de ces officiers sont malheureusement mis à l’écart de la lutte antiterroriste, pour des raisons que nous aimerions bien connaître.
Si cela n'est pas fait, monsieur le Ministre, si les hommes qu’il faut ne sont pas nommés dans les postes de décision militaire, les djihadistes continueront à narguer notre armée et à travers elle notre nation. Ils finiront d’ailleurs, comme leurs frères en Irak, par rallier une grande partie des Tunisiens qui ne verront plus, dans une armée incapable de les défendre, une institution digne de leur respect.
Il est de votre responsabilité de bouleverser des traditions devenues caduques et extrêmement dangereuses, et de nommer les personnes idoines aux postes dont dépend l'avenir de notre pays.

Avec mes respects
Abdelaziz Belkhodja



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