«Zakataka now !» - Par Adel Lahmar

«Zakataka now !» - Par Adel Lahmar
Tunis-Hebdo
print



Opinion - Depuis que les discussions vont bon train au sujet d’une hypothétique libéralisation de la vente de la «zatla», des idées (un peu bizarres, il est vrai) me trottent dans la tête. Rien qu’à penser que la «zatla» sera à la portée de tout le monde, je vois déjà la vie en rose, la mienne bien sûr, mais celles des autres aussi. Adieu la morosité ! Adieu la routine ! Adieu le stress ! Une nouvelle vie plus sereine, s’ouvrira pour tous ceux qui, légalement et sans aucune crainte, toucheront au produit miracle. A commencer, bien sûr, par ceux qui feront passer la loi libératrice. Nos futurs parlementaires (c’est raté pour l’actuelle A.N.C. : trop tard pour légiférer sur une telle question) seront les premiers à être servis, s’ils le désirent sans aucun doute, démocratie oblige. Nous aurons droit alors à un parlement «cool», très «cooool» ; plus de dérapages verbaux, plus de bagarres rangées, aucun propos haineux. Tout baignera dans le calme, le respect naturel et l’esprit l’emportera sur les appartenances partisanes et l’on verra les perdants congratuler les gagnants, avec l’hymne national entonné en chœur, à l’unanimité ! Mais ce n’est pas là le plus important. La «zatla» permettra surtout à nos parlementaires d’avoir des idées nouvelles et originales et de proposer des projets de loi qui ne sont jamais venus à la tête de leurs prédécesseurs, très avares, il faut le dire, en matière de proposition de textes législatifs. C’est que l’effet de la «zatla» sur la créativité est, paraît-il (je n’en ai pas encore goûté), des plus merveilleux. Voyez le succès fou de «Houmani» dans le cas où vous ne seriez pas convaincu ! Si c’est ainsi, la «zatla» devrait être distribuée, et à un tarif réduit sinon gratuitement, à un tas de gens qui souffrent énormément d’un déficit d’idées et d’un surplus de médiocrité intellectuelle. Je pense surtout à nos hommes (et femmes) politiques qui nous bombardaient tous les jours, d’insanités verbales insupportables et ne proposent, en contrepartie, rien de tangible. Avec la «zatla», on pourra espérer que leur intelligence (s’ils en ont une) sera titillée et ils pourront, enfin, nous gratifier de projets nouveaux à la hauteur des attentes du bon peuple. Je pense aussi aux écrivains, aux poètes, aux artistes de tous bords et aux gens qui font la télé. La «zatla» pourrait, peut-être, les sauver de la médiocrité où ils baignent, que dis-je ? Où ils se complaisent. Pour le renouveau de la littérature, et de l’art, les associations professionnelles et les syndicats concernés devraient lutter pour une «zatla» gratuite au bénéfice des «créateurs». Les écrivains et poètes passeront au siège de leur Union prendre leur «dose». Idem pour les artistes plasticiens et les travailleurs de la télé. Et vous allez voir ce que vous allez voir ! Pour la masse anonyme des Tunisiens, la «zakataka» sera tout simplement le moyen tant espéré pour échapper aux mille tracas de la vie quotidienne et de voir la vie sous un jour meilleur, ne fût-ce que pour quelques courts instants. Mais comment faire, si, pour la «zatla» aussi, les prix sont inabordables ? A moins que (et là j’ai une idée très «zatla»), la CNAM n’intervienne ! La «zatla» remboursée par la CNAM ? Pourquoi pas si elle va guérir le pays de tous ses maux ?

Adel LAHMAR




Nos banques : à radin, radin et demi !

Précédent

Franc-parler : Tunis-Munich !

Suivant