Sakhr El Matri prolonge au paradis seychellois

Sakhr El Matri prolonge au paradis seychellois
National
print



Les Seychelles ont annoncé, dans un communiqué publié ce mardi 25 mars, et rapporté par l'AFP, avoir prolongé, d’un an, le permis de séjour de Sakhr El Materi, gendre de Zine El Abidine Ben Ali. Condamné par contumace dans plusieurs affaires de corruption, blanchiment d’argent et consommation de stupéfiants, El Materi échappera, donc, encore à la justice tunisienne malgré le mandat d’arrêt international émis contre lui le 26 janvier 2011. Pour justifier le prolongement de cet asile et la non-extradition d’El Materi, les autorités seychelloises ont avancé l’absence des «conditions d’un procès équitable», et le «danger» pesant sur sa vie, vu notamment qu’il risque d’être condamné à la peine capitale, laquelle a été abolie par les Seychelles en 1993. Soulignons, cependant, que la Tunisie n’a plus appliqué la peine de mort depuis 1991. En fuite depuis janvier 2011, Sakhr El Materi avait, au préalable, regagné le Qatar où il a trouvé refuge avant d’être poussé vers le départ, en septembre 2012, étant devenu un invité encombrant pour les relations tuniso-qataries. En décembre 2012, il tente de s’introduire, une première fois, aux Seychelles mais est interpellé à l’aéroport de la capitale, Victoria, pour détention d’un passeport diplomatique périmé. Rebroussant chemin sous la protection de l’Arabie Saoudite, selon une source diplomatique seychelloise, il finit par présenter une demande officielle d’asile politique aux autorités seychelloises, qui y répondirent, favorablement, en janvier 2013. Depuis, Sakhr El Materi vit des jours paisibles, loin d’être inquiété par les autorités tunisiennes. En mars 2013, le journal Le Seychellois Hebdo publiait, ainsi, un reportage donnant quelques détails sur la nouvelle vie, toujours aussi faste, du gendre préféré de Ben Ali. L’hebdomadaire rapportait que Sakhr et son épouse Nesrine sont sur le point d’acquérir une résidence luxueuse estimée à huit millions de dinars, alors que leurs enfants sont inscrits dans la prestigieuse Ecole française. Bien qu’exilé et objet d’un mandat d’arrêt, Sakhr El Materi continuerait à conclure des affaires. En avril 2013, il a été aperçu à Londres, dans un hôtel luxueux, en train de diner en compagnie d’hommes d’affaires qataris et du représentant de Porsche, marque qu’il représentait en Tunisie à travers la société Ennakl. Une énième fois, il ne fut nullement inquiété, sur le territoire du Royaume-Uni, pourtant un des pays fondateurs d’Interpol.



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

France - Migration : Un don de cinq millions d'euros au profit de la Tunisie

Suivant