L’adoption de la Constitution à une majorité écrasante offre une image de cohésion

L’adoption de la Constitution à une majorité écrasante offre une image de cohésion
National
print



  Adoptée à la majorité écrasante des voix, soit 200 votes positifs contre 4 abstentions et 12 votes négatifs, la nouvelle constitution a été le fruit de consensus et de concertations entre les différentes composantes de la classe politique et de la société civile. La singularité de cette démarche où les calculs politiques ont été mis de côté face à la primauté de l’intérêt de la Tunisie, a permis d’aller au-delà des conflits et des crises politiques pour aboutir finalement à un moment mémorable dans l’histoire de la Tunisie. Un moment où les élus de tous bords, islamistes et laïcs, de la gauche et de la droite, ont entonné à plusieurs reprises l’hymne national, brandi le drapeau de la Tunisie et scandé des slogans révolutionnaires pour exprimer leur adhésion à la nouvelle loi fondamentale de l’Etat et se féliciter de ce nouveau-né. Ce document dont l’élaboration n’a pas été sans embûches, comprend, sur le plan de la forme, 149 articles répartis en une dizaine de livres traitant des droits et des libertés, de l’organisation des pouvoirs et des instances républicaines. Sur le plan du fond, le contenu de la nouvelle Constitution, à comparer avec celle de 1959, se distingue d’une part par l’institution d’un bloc supra-constitutionnel, composé de dispositions non susceptibles d’amendement à l’instar de l’alternance au pouvoir, et caractérise d’autre part la consécration d’un régime parlementaire rationalisé. La première impression qui vient à l’esprit est que ce livre est un contenu parfait au niveau des principes et des valeurs qu’il renferme. Les éventuelles lacunes, ambiguïtés et incohérences qu’il peut comprendre sont corrigibles avec le temps dans le cadre de la doctrine où les experts en la matière ont beaucoup à apporter et dans le cadre de la jurisprudence de la cour constitutionnelle qui sera une fierté pour la Tunisie autant que l’est aujourd’hui celle du tribunal administratif. Après lecture du projet, les députés n’ont pas attendu les résultats du vote pour manifester leur joie offrant ainsi aux Tunisiens une belle image de cohésion entre les députés indépendamment des couleurs, des convictions, des choix politiques et les mésententes qui les ont divisées. Les membres de la société civile qui ont suivi cet événement ont pris part à cette explosion de joie qui marque une avancée triomphale sur la voie de la réalisation des objectifs de la révolution.

Khaled Ben Sassi




Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Gel des commissions bancaires jusqu’à fin 2024

Suivant