Le gouvernement démissionnaire veut noyer la justice par 533 nouveaux juges triés sur le volet…

Le gouvernement démissionnaire veut noyer la justice par 533 nouveaux juges triés sur le volet…
National
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Le gouvernement démissionnaire d’Ali Laarayedh ne démord pas dans son « combat » et dans sa volonté de dominer le pouvoir judiciaire et de soumettre la justice à ses ordres. La dernière trouvaille a été cette décision de recruter 533 magistrats de deuxième et de troisième catégorie parmi les avocats et les universitaires, annoncée par le ministre de la Justice, pour « combler », dit-il, le vide constaté au niveau des cadres de la magistrature au titre de l’année 2014-15. Le syndicat national des magistrats tunisiens a réagi vigoureusement à cette décision dans un communiqué publié aujourd’hui. Les magistrats s’étonnent d’abord de ces déclarations émanant d’un ministre appartenant à un gouvernement démissionnaire qui n’a pour tâche que de gérer les affaires courantes. Ils ont déclaré leur refus de tout recrutement dans le corps de la magistrature de la part du pouvoir exécutif soulignant que celui-ci viole les attributions du Conseil supérieur provisoire de la justice judiciaire et rogne sur celles du futur conseil supérieur de la magistrature. Le syndicat prévient ensuite surtout des dangers d’une telle opération qui ne vise, en réalité, que la mainmise sur le pouvoir judiciaire à travers des recrutements opérés sur des critères partisans afin de l’instrumentaliser, et cela, contrairement aux vœux du peuple tunisien qui exige un pouvoir judiciaire n’obéissant qu’à la loi et loin des dissensions politiques. Il précise qu’en outre, ces recrutements prévus dans les catégories 2 et 3 concernent les catégories qui ouvrent la voie aux postes fonctionnels, ce qui démontre clairement cette volonté de politiser la justice, et alors même que le manque de magistrats se retrouve essentiellement chez les magistrats appartenant à la catégorie 1. Enfin, le syndicat dénonce cette dangereuse démarche qui ne peut qu’ajouter à la perturbation au sein du corps de la magistrature qui intervient de manière concomitante avec les débats au sein de l’ANC sur la place du pouvoir judiciaire et son statut, et démontre, une nouvelle fois, cette volonté de consacrer la domination du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire. D’ailleurs, et à ce propos, on relève que les constituants de la majorité veulent interdire le droit de grève des magistrats au sein de la constitution pour les priver de tout moyen de pouvoir défendre leurs droits.



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