Le 14 janvier, c'est aussi la fête d'une jeunesse trahie, déboussolée, mystifiée...

Le 14 janvier, c'est aussi la fête d'une jeunesse trahie, déboussolée, mystifiée...
National
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On a pu dans le temps parler de génération sacrifiée et même de génération ratée. Voici qu'arrive aujourd'hui la génération perdue d'une jeunesse bernée par les falsificateurs de la révolution.

Trois ans après janvier 2014, la jeunesse tunisienne ne rêve que d'exil, de départ, d'une nouvelle vie loin de cet enfer du chômage et de la précarité.

Cynisme absolu : ce 14 janvier 2014 est accaparé par les politiciens de tous bords et aussi par les ligues de protection de la révolution qui reviennent au-devant de la scène. Ce jour-anniversaire décrété fête de la jeunesse élude complètement cet aspect. Que la jeunesse se débrouille ! Car trois ans après, la situation des jeunes a empiré et chacun tente de s'en sortir comme il ou elle peut, alors que le pouvoir politique semble obnubilé par l'idéologie et la religion et ne se soucie guère des attentes légitimes de la jeunesse. Pire, les jeunes Tunisiens sont désormais vus avec suspicion à travers le monde. Ils sont près de 10.000 à combattre sur le territoire syrien dont des femmes qu'on prostitue au nom du jihad. Ils sont près de 25.000 à avoir fui vers l'Europe. Ces boat-people de la révolution croupissent pour la plupart dans des prisons qu'ils préfèrent à l'écrasement dans leur propre pays. Devant le recul de l'économie et la crise politique interminable, le chômage continue à régner alors que l'Éducation nationale part en vrille. Quels lendemains pour notre jeunesse qui sombre dans le terrorisme et le nihilisme? Nul n'ose parmi les politiques aborder cette question, car c'est bien là que se situe l'échec actuel de la révolution et la vanité des mensonges d'État qui nous trahissent. Il est temps de rendre à la jeunesse la confiance sinon ces générations sacrifiées, perdues, ratées, dupées, égarées, trahies et menées en bateau vont finir par entraîner l'effondrement d'une Tunisie amputée de son sang neuf. Jusqu'à quand la jeunesse restera-t-elle la mauvaise conscience du pouvoir? Jusqu'à quand regarderons-nous ailleurs?



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

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