L’année 2013 a vécu - De sinistres souvenirs, où le terrorisme et le crime font la loi

L’année 2013 a vécu - De sinistres souvenirs, où le terrorisme et le crime font la loi
National
print



Une année chasse l’autre. Mais avant de spéculer sur les jours à venir, replongeons dans les souvenirs événementiels, sur le plan sécuritaire, de la défunte année 2013. «Plébiscitée» une année noire, pratiquement à l’unanimité, sans aucune allusion au fameux livre de la même couleur. Une année qui ne restera sans doute pas accrochée dans les annales. Une année, enfin, marquée par la recrudescence d’une violence terroriste aveugle et d’un crime de plus en plus organisé. C’est, en tout cas, la définition qui peut s’apparenter à cette période de l’Histoire de la Tunisie, terrorisme et criminalité. Deux fléaux naissants, essentiellement le premier. A l’orée de l’année, peut-être même peu avant, des indices irréductiblement décelés longtemps à l’avance, sont venus lancer, en guise de prémices, des signaux qu’on ne pouvait aucunement ignorer. Des informations mettant en garde contre certains mouvements des plus louches ayant pour théâtre les monts du Chaâmbi, mais on n’a pas voulu donner suite à ces agissements. Certains responsables ont tenu, au contraire, à nous faire croire qu’on maitrisait la situation. Or, le réveil, au petit matin du 6 février, était brutal, cauchemardesque, avec l’annonce de l’assassinat de feu Chokri Belaïd. Le choc était tant, que certaines images de cet horrible acte meurtrier ne peuvent s’estomper aisément, encore moins prendre place dans l’oubli; elles restent vivaces et cruellement incrustées dans la mémoire collective de tout un peuple, d’autant que les auteurs, les vrais, jouissent toujours d’une impunité qui ne fait que nous conforter dans cette conviction qui veut qu’un quelconque déséquilibre persiste dans nos structures sécuritaires. Depuis, le terrorisme allait déployer ses horrifiantes tentacules un peu partout, d’où ce second attentat coûtant la vie à un député de l’ANC, Haj Mohamed Brahmi, pour avoir osé, à l’instar de Chokri Belaïd, s’élever contre cet état révoltant et oppressant de mainmise exercée par une certaine frange au pouvoir. Les deux hommes, martyrs, ont été victimes finalement de leur volonté de dénoncer un despotisme naissant, ou plutôt la face cachée d’une dictature maquillée ! Et ce n’est pas tout, la machine aveugle du terrorisme, une fois s’est-elle mise en branle, ne s’est plus arrêtée, telle une géante vague déferlante emportant tout sur son passage. Un vrai tsunami dévastateur puisant sa force à travers l’approche hésitante, et non moins complice, d’un pouvoir dépassé par les événements. Dont la résultante logique ne pouvait qu’engendrer ces carnages à succession, ayant curieusement pour cible les vaillantes forces sécuritaires. Des crimes odieux et répugnants, l’horrible dans tous ses états. Des actes dont la finalité, désavouée mais tout à fait apparente, était de créer un état d’insécurité et entamer une confiance peu à peu retrouvée. «La Piovra» ! Oui, seul quelqu’un atteint de cécité pourrait ne pas voir le retour en force d’une mafia ne faisant que perpétuer la politique exercée par le clan des Trabelsi dans un passé récent. C’est peut-être ce passé récent, justement, qui renaît de ses cendres pour imposer sa loi, grâce à un bon nombre de caciques à la peau dure, trouvant le terrain propice pour renouer avec leurs activités prohibées. Pire, cette activité touche invariablement à tous les secteurs. Aucun domaine ne se trouve ainsi épargné, tout y passe. La contrebande et le commerce parallèle font rage à tous les niveaux, mettant en fait l’économie à genou. Et on ne fait pas dans la dentelle, on peut aller jusqu’à commettre l’indicible, l’irréparable, en sacrifiant d’innocentes victimes. Apocalyptique ? Rien n’est moins sûr, en dépit des efforts déployés pour éradiquer ce fléau…



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Le pèlerinage de la Ghriba se limitera aux rituels religieux

Suivant