Ennahdha veut asservir la justice au gouvernement

Ennahdha veut asservir la justice au gouvernement
National
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Décidément les Islamistes veulent mettre la main sur toutes les institutions de l’Etat d’une manière totale, et sans qu’il n’y ait de possibilité aux autres pouvoirs d’agir ou de fonctionner en dehors de leur mainmise. Une fois encore on peut vérifier cette volonté de domination sur le pouvoir judiciaire, une volonté déjà expérimentée actuellement par le gouvernement démissionnaire d’Ali Laarayedh qui avait refusé le mouvement réalisé par le Conseil Supérieur de la Justice Judiciaire, et qui a provoqué la colère des magistrats qui sont entrés en grève pour trois jours sans que cela n’émeut, outre mesure, les gouvernants à commencer par un ministre de la Justice d’une docilité islamiste affligeante alors qu’il bénéficiait d’un préjugé très favorable après sa nomination à la tête de ce département. Cette volonté de domination s’est manifestée lundi 13 janvier 2014 au sein de l’Assemblée Nationale Constituante. Après un compromis rapide sur le statut de la magistrature, avec la consécration de l’indépendance du pouvoir judiciaire et l’immunité dont doivent bénéficier les magistrats dans l’exercice de leurs fonctions, voilà que les élus d’Ennahdha proposent un amendement qui contredit la précédente disposition puisqu’ils souhaitent que le chef du gouvernement procède à la nomination des magistrats sur proposition du ministre de la Justice. Autrement dit, on reprend de la main gauche ce qu’on a donné de la main droite… Cette disposition est contraire à toutes les législations qui consacrent l’indépendance du pouvoir judiciaire et de la magistrature. Et le déroulement de la carrière d’un magistrat, de sa nomination jusqu’à son départ à la retraite, doit se faire par un conseil indépendant formé de magistrats qui représentent la corporation. Autrement dit le pouvoir de décision sur tout ce qui rapporte aux magistrats doit appartenir à ce Conseil, le pouvoir exécutif ne faisant qu’entériner ces choix. Il est heureux que cet amendement ait été rejeté par les élus de la Constituante faute d’avoir obtenu un vote majoritaire au sein de l’hémicycle. En fait, cette proposition d’amendement n’est pas aussi surprenante que cela, l’idéologie islamiste étant totalitaire, et rejetant toute forme de contestation ou d’indépendance par rapport au grand chef spirituel de la confrérie ou des barons du mouvement. Il est évident que mettre sous leur coupe le pouvoir judiciaire est le rêve de toutes les dictatures. C’est aussi celui des Islamistes…



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