Ministère du Transport : des nouvelles nominations de PDG décidées le jour de l’an !

Ministère du Transport : des nouvelles nominations de PDG décidées le jour de l’an !
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L’institution du fonds de la dignité et de la réhabilitation au mépris de la loi et des pratiques législatives courantes, n’est pas l’unique surprise de fin d’année que nous a réservée Ennahdha. A quelques jours du départ du gouvernement auquel il appartient, le ministre du Transport, Abdelkrim Harouni, a décidé hier, alors que l’administration et les entreprises étaient au repos, la nomination de trois PDG dans de sociétés de transport relevant de l’autorité de tutelle du ministère. Les circonstances de cette décision, annoncée par le ministre le 1er janvier 2014, sont louches. En effet, il n’est pas de coutume de nommer des responsables de premier ordre pendant les jours fériés et il n’est pas non plus d’usage qu’un gouvernement démissionnaire, se sachant partant dans quelques jours, prenne des décisions de cette envergure. Le fait d’y recourir de la sorte donne libre cours à plusieurs suppositions sur les raisons qui en sont à l’origine. Pour la majorité des observateurs qui ont commenté la décision, le but recherché est de placer des partisans et des sympathisants à des postes de responsabilité avant la démission du gouvernement. En effet, Abdelkrim Harouni est parmi ceux qui remettent en cause la revendication de l’opposition concernant la révision des nominations politiques qui ont eu lieu depuis les élections du 23 octobre. Le ministre estime que cette revendication ne se justifie pas surtout à l’égard de ceux qui ont été désignés sur la base de leurs compétences et expertises. Selon ce dernier, si l’on devait l’appliquer, elle devrait s’étendre à toutes les nominations politiques dans l’administration, les établissements et les entreprises publiques quelles que soient leurs dates. En axant sur ces réserves, le ministre et ceux qui sont de même avis que lui, espèrent maintenir les nominations qui ont été décidées par le gouvernement de Ali Laareyedh. Seulement, indépendamment des mobiles exprimés par l’opposition qui insiste sur la reconsidération de ces nominations, le chef et les membres du prochain gouvernement peuvent valablement et en toute discrétion mettre fin aux fonctions politiques attribuées aux cadres de l’Etat. S’agissant, en effet, de nominations à caractère politique, elles ne procurent aucun droit acquis ; en vertu de la loi, les personnes désignées dans ces postes de responsabilité sont révocables ad nutum. Sur le fond, l’on s’interroge sur l’impact que peut avoir ces dernières nominations sur le processus électoral censé être piloté de bout en bout par l’ISIE et supervisé par des observateurs locaux et étrangers. A priori, seules les nominations dans l’administration régionale et les collectivités locales peuvent influer sur le cours des événements. Cependant, l’expérience sous la dictature enseigne que le gouvernement a tendance à déployer les moyens de l’administration qui est sous son autorité au service de son parti et de ses objectifs. Parmi ces moyens, le transport des militants du parti pour participer à ses manifestations, prendre part à ses activités et remplir les urnes. Mieux encore, une entreprise publique dirigée par un partisan a tendance à favoriser les membres du parti au pouvoir au niveau de l’emploi et de l’accès au service public.



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