Pont de la Marsa : la fuite en avant de la Délégation spéciale ?

Pont de la Marsa : la fuite en avant de la Délégation spéciale ?
National
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Le pont de la Marsa fait couler beaucoup d’encre depuis plus de deux ans déjà, et la polémique féroce qui a engendré un «conflit» ouvert entre la Délégation spéciale et une quinzaine d’associations citoyennes n’est pas prêt de s’éteindre. Pire encore, les associations en question soupçonnent désormais la délégation de vouloir clôturer ce dossier selon sa convenance, c’est-à-dire en détruisant totalement le pont. Le blocage issu de cette polémique n’a pas laissé les 15 associations et le millier de citoyens pétitionnaires, opposés au projet de démolition du pont, sans réaction. Eux, qui préconisent la restauration du pont comme le proposent aussi l'Institut National du patrimoine et les ministres de la Culture et du Tourisme, accusent la Délégation spéciale de la Marsa d’être désormais dans une position illégale. En effet, les associations avec à leur tête l’Association de sauvegarde de la Ville de la Marsa se plaignent du manque de transparence de la délégation qui refuse de communiquer les documents concernant le projet du pont de Marsa Plage aux associations qui le demandent pour juger du bien fondé de ce projet et ce, malgré la nouvelle loi qui donne libre accès à tous les citoyens aux documents administratifs, et ce sur simple demande... Les associations, preuves à l’appui ont déposé leur demande d'accès aux documents le 8 novembre 2013 conformément au décret-loi n° 2011-41 du 26 mai 2011, relatif à l’accès aux documents administratifs des organismes publics et selon lequel toute personne physique ou morale a le droit d'accéder aux documents administratifs. Demande restée sans réponse bien que la loi oblige l’organisme public concerné à fournir une réponse à toute demande dans les 15 jours (...). Pour appuyer leur demande, les associations ont même déposé une demande auprès du Gouverneur de Tunis, comme l’exige la loi. Et malgré les injonctions répétées du Gouverneur en personne, la délégation spéciale de La Marsa refuse toujours de communiquer les documents réclamés, d’après les associations concernées. Selon elles, la délégation veut gagner du temps alors que la procédure de protection de ce pont est en cours et que l'INP demande l'arrêt immédiat du projet, le gros des travaux ayant déjà commencé. Les associations pensent que la Délégation spéciale veut faire de la destruction de ce pont un fait accompli en faisant la sourde oreille face aux injonctions de la société civile, des citoyens, du Gouverneur et des ministères concernés. Rappelons que la délégation en question veut démolir ce pont pour le remplacer par un autre plus vaste, mais que les associations veulent préserver et restaurer afin de garder son authenticité en tant que monument historique et original. Alors que les autorités proposent de remplacer le pont dont l’état a été jugé fragile par une expertise de génie civil, les associations citoyennes ont refusé l’idée du remplacement et ont proposé d’autres solutions afin de préserver ce pont tout en améliorant le passage des piétons en installant de part et d'autre, deux passerelles piétonnes, de sorte que la sécurité, l'esthétique et la préservation patrimoniale soient sauves.



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