Le billet de Hatem Bourial - Requiem pour ma Tunisie

Le billet de Hatem Bourial - Requiem pour ma Tunisie
National
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C'est l'ère de l'argent qui fond, du port qui pue et de la haine qui tue. C'est le temps des enfants de Ghannouchi, celui de sa jeunesse qui revient, paré du doux visage des escadrons de la mort dont il avouait avoir la nostalgie. C'est l'ère de l'horreur et de la corruption qui revient. C'est l'ère du double langage et des masques greffés sous la peau. C'est l'ère des barbes nauséabondes et des voiles assassins. Chaque jour, ma Tunisie s'enfonce davantage, meurt à petit feu, explose, crie, se débat face au totalitarisme naissant. C'est le temps des faussaires : faux démocrates, faux dévots, faux Tunisiens et vrais traitres. Ceux-là ont des fatwas pour tout, pour justifier leurs mensonges, les boucheries dont ils se sont rendus coupables et les brigades noires qui déferlent sur nous. C'est l'ère vulgaire, l'ère pourrie, l'ère de l'inquisition qui veut tout contrôler y compris le clitoris des femmes et les esprits des enfants qui ne savent pas encore parler. C'est le temps de la Renaissance qui regarde en arrière, le règne d'Ennahdha qui ment à Dieu et promet le paradis à ceux qu'elle achète, la revanche des réactionnaires qui veulent avant toute chose la destruction de la Tunisie, l'abolition de la liberté des femmes et une seconde mort pour Bourguiba. C'est aussi l'ère des nouveaux riches, des fortunes au nom de la "souffrance" vécue dans les exils dorés. C'est tout un symbole lorsqu'un certain Sahbi Attig qui promettait aux Tunisiens qui ne pensent pas comme lui, des bains de sang, quitte le quartier d'Ettadhamen où il vivait pour succomber à un nouvel "exil" doré dans les beaux quartiers d'El Menzah. C'est tout un symbole lorsque Tonton Ghannouchi bombarde son beau-fils ministre et ouvre les portes des business lucratifs à ses proches. Bien à l'abri grâce aux généreuses compensations qu'ils se sont accordées, les apparatchiks islamistes se comportent comme au bon vieux temps de Haroun Errachid. À eux les palais, au peuple, la déchéance, la terreur, les bombes et la mort. En un mot, c'est l'ère de la contre-révolution triomphante qui croit avoir eu ta peau ma Tunisie. Mais ce n'est qu'illusion, fantasme d'islamiste, délire de dictateurs renaissants. Car si le mot Ennahdha veut bien dire Renaissance, dans l'esprit des leaders de ce mouvement, c'est bien de renaissance de la dictature qu'il s'agit... C'est l'ère de l'argent qui fond, mais cela la nomenklatura s'en soucie peu, car, désormais, elle vit aux frais de la princesse Tunisie en multipliant les impôts scélérats et les prêts qui nous enfoncent. C'est l'ère du port qui pue, mais on dit que ce sont des veaux venus d'Uruguay qui ont transformé la Goulette en étable. Même si certains cyniques soutiennent que c'est l'odeur des compromissions, trahisons et autres forfaitures qui s'installe sur le pays. C'est l'ère des enfants de Ghannouchi, de sa jeunesse qui revient et c'est tout dire... C'est l'ère de la haine qui tue, du sang qui coule dans les rues et de la dictature ricanante qui revient... Requiem pour toi Ma Tunisie et, demain, viendra le chant de la Renaissance véritable.



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