Trois ans après la révolution, pourquoi les Tunisiens sont-ils si malheureux ?

Trois ans après la révolution, pourquoi les Tunisiens sont-ils si malheureux ?
National
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L'effervescence de janvier 2011 a vite fait de retomber comme un flan. Et, après avoir attendu des lendemains qui chantaient, les Tunisiens ont rapidement perdu leurs illusions. Les uns jugent s'être fait voler leur révolution, les autres pensent que le pays va droit dans le mur et tous se lamentent sur leur sort. Les mots comme "crise", "morosité" ou "désillusion" font désormais partie du vocabulaire courant. Par contre, certains Tunisiens exultent. Pour eux, la révolution est un succès total auquel ne continuent à s'opposer que les nostalgiques du RCD et une presse qu'ils considèrent aux ordres et couvrent de leur opprobre. Car, dans les cercles proches d'Ennahdha, on continue à crier victoire et revendiquer la légitimité des urnes du 23 octobre 2011. A y regarder de plus près, on constate que ces élections qualifiées de "première démocratique" dans l'histoire du pays, sont au cœur de la tristesse qui s'est emparée des Tunisiens. Nombreux sont celles et ceux qui considèrent avoir été bernés, trompés, roulés dans la farine des discours des politiciens. Nombreux sont celles et ceux qui ont ressenti après coup que, dès les débuts de la campagne électorale, tout était biaisé. Ceux qui ont voté pour les partis non islamistes de l'actuelle Troika sont inconsolables, pour ne citer que ce cas. De plus, les Tunisiens sont aujourd'hui rattrapés par la crise sous toutes ses formes : morale, politique, économique, sécuritaire. Au point où, ils ne voient plus d'horizon qu'obscurci. Le ras-le-bol est général en ce qui concerne les dérives politiciennes que les Tunisiens ont découvert dans la foulée des élections. La jeunesse enfin ne trouve plus ses repères. Les uns rêvent de Lampedusa, les autres se font embrigader par les jihadistes et la majorité silencieuse ne rêve que de quitter un pays en panne d'avenir. Morose la Tunisie ? Ce n'est certainement pas le cas pour les islamistes qui persistent à voir la vie en rose. Toutefois, tous les autres se tromperaient-ils en broyant du noir alors que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Ou bien, les Tunisiens vivraient-ils des réalités différentes dans le même pays ? C'est la bouteille à l'encre... de la tristesse !



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