Le mépris et l’arrogance des politiques envers les journalistes continuent

Le mépris et l’arrogance des politiques envers les journalistes continuent
National
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Les politiques ont, semble-t-il, le vent en poupe ces derniers temps et parfois le bras long. Une émission de débat, diffusée hier soir en direct sur Watania 1 est révélatrice de ce nouveau déséquilibre qui va régner entre le monde politique et les médias. Un journaliste animateur invitant des personnalités politiques pour débattre de l’actualité, politique, et le voilà tourné en dérision, ridiculisé, rabaissé et insulté en direct par le président du bureau politique du mouvement Ennahdha, Ameur Laarayedh. Le journaliste Taieb Bouzid qui a eu le culot de défendre le travail de ses collègues et le voilà pris à parti par Ameur Laarayedh. La discussion s’envenime et le dirigeant nahdhaoui, perdant son calme, montre les crocs, change de ton et même de vocabulaire. «Je ne suis pas là pour débattre avec toi», lance-t-il au journaliste. «Votre rapport sur le dialogue national est trop partisan, c’est le compte-rendu d’un parti politique et non d’un média». Le journaliste tente bien de se défendre et de répondre, mais en vain… «Je ne vous permets pas d’insulter ce travail», rétorque le journaliste qui ne s’attendait à ce qu’allait lui répondre Ameur Laarayedh. «Mais qui t’es toi pour discuter et débattre avec moi. Tu n’as pas à donner ton avis sur la question. Je suis un politique venu s’exprimer au nom de mon parti et je n’ai nullement besoin de ton avis». Une réaction hautaine qui a mis le journaliste dans l’embarras, cependant, ce dernier a tenté de garder son calme face à Ameur Laarayedh. Ce dernier n’a pas lésiné sur le vocabulaire pour exprimer le sentiment qui est le sien. Les journalistes n’ont pas à donner leur avis, semblait-il vouloir signifier. Une porte ouverte à la censure… Une porte fermée à la liberté de presse. Ce énième exemple montre à quel point les «abus» contre les journalistes deviennent de plus en plus fréquents. Hier encore, le journaliste Sofiene Ben Farhat, en grève de la faim, a mis en cause ne nomination contestée par le personnel de l’OACA et qui serait décidée sur la seule appartenance à Ennahdha. L’intéressé, Hamza Hamza a menacé le journaliste. Quelques heures après, le directeur de Shems FM, Fethi Bhouri l’a congédié.



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