Kef : sauvés des griffes des salafistes, 19 artistes comparaissent devant le procureur

Kef : sauvés des griffes des salafistes, 19 artistes comparaissent devant le procureur
National
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Après Guettar le 26 avril, à Tborba le 17 mai et à Mégrine le 19 juin, sans aucun incident à déplorer, les représentations de la troupe de théâtre «Mon art malgré moi» (Fanni raghman anni) ont subi au Kef, à trois jours du Ramadhan, l’obscurantisme des salafistes.

Hier, au Kef, 19 artistes, appartenant à la troupe, ont été arrêtés suite à des altercations avec des salafistes protestant contre une représentation, intitulée «Geutlouh» (Ils l’ont tué; en référence à la mort de Chokri Belaïd), jugée indécente.

Arrêtés, dans un premier temps, pour les protéger des agresseurs présumés, la troupe s’est retrouvée accusée «d’atteinte aux bonnes mœurs ». Libérés, tard hier soir, les 19 artistes comparaîtront demain, lundi 8 juillet, devant le juge d’instruction qui décidera des charges à retenir et d’éventuelles poursuites. Cette arrestation a indigné plusieurs internautes qui jugent « cette accusation vient à la suite de la représentation en hommage à Chokri Belaïd attaquée par les salafistes, sauf que, ce sont les artistes qui se retrouvent au banc des accusés ». Sur la page Facebook de Fanni Anni, un appel a été lancé pour un rassemblement « demain 8h30 devant le tribunal du Kef, pour soutenir, je ne dirais pas les artistes, mais pour défendre vos libertés ». Sur la même page, un des artistes, "Te X As Jouini", décrit la situation comme étant suffocante et dénonce les agressions et les insultes des forces de l’ordre. L’un d’eux a répliqué aux artistes, « même Lamin Nahdi [originaire du Kef] ne peut pas jouer dans la rue ».Au Kef le récit diverge ! On a pu joindre par téléphone deux habitants du Kef, dont l’un dit avoir enregistré toute la scène qui, selon lui, devrait bientôt être diffusée sur France 24. Selon eux « des salafistes vexés par la tenue des jeunes hommes (et non femmes !), torses nus et en Fouta, auraient en premier lieu essayé « calmement » d’arrêter la représentation. En vain, ils ont attendu que les artistes rejoignent les locaux du club du théâtre, près du café du Maghreb, pour faire une descente impressionnante où plus d’une cinquantaine de salafistes ont tenté de défoncer les portes. Sans l’intervention des forces de l’ordre, un carnage aurait eu lieu » Un des témoins précise que la responsabilité des faits incombe aux deux camps et que cet incident a pris des proportions surdimensionnées par rapport à la réalité. À quelques jours du mois de Ramadhan, le ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khademi, veut fermer tous les restaurants et cafés. À Hammamet, les gérants des night-clubs négocient avec le gouverneur de Nabeul pour qu’on ne ferme pas. Et au Kef, les islamistes "épaulés" par les forces de l'ordre annoncent un Ramadhan chaud ! ____________________________ Pour plus d'informations sur "Fanni aaghman anni", visiter le blog boutillis.blogspot.com et la page Facebook Fanni.Tn



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