Mohamed Abbou "se rebelle" contre Rachid Ammar et appelle à son remplacement !

Mohamed Abbou "se rebelle" contre Rachid Ammar et appelle à son remplacement !
National
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Mohamed Abbou, ancien ministre de la Troïka et ancien secrétaire général du CPR, vient de publier aujourd’hui un texte sur sa page Facebook où il demande carrément un changement du commandement militaire. Cette position, sans doute la première de la part d’un homme politique de premier plan, pose la question de la pertinence ou non d’une telle demande au moment où les évènements se corsent de plus en plus pour nos militaires. Toutefois, les arguments que Mohamed Abbou avance ne sont pas négligeable non plus. Il met en avant le fait que l’armée subit des pertes et des soldats meurent dans des conditions «humiliantes» pour l’Etat, pour les forces de sécurité et pour les forces armées. M. Abbou appelle les responsables de tout bord à tirer les conséquences de leurs échecs et à insuffler un nouveau souffle au sein des institutions. «Il n’est pas logique que des responsables restent en poste alors qu’ils ont clairement échoué dans la mission qui leur a été confiée», écrit-il. Il rappelle que, dans n’importe quelle démocratie, les responsables de cet échec auraient été remplacés, même s’il est avéré qu’ils n’ont épargné aucun effort dans la réalisation de leurs missions. «Personne n’est irremplaçable», poursuit-il. Mohamed Abbou appelle explicitement au remplacement de Rachid Ammar, invoquant le fait que le nouveau souffle que pourrait apporter son remplacement aidera certainement à améliorer le rendement de l’armée. Balayant les probables accusations d’ingratitude, que lui lanceront certainement une partie de la classe politique, à l’égard de celui qui a protégé la révolution, M. Abbou se réfère à l’exemple de Omar Khattab qui avait mis à l’écart Khaled Ibn Walid, héros des guerres contre les Romains et les Perses. Pour conclure Mohamed Abbou met en garde contre la personnification des institutions et appelle à en sortir pour ne pas donner l’impression qu’il existerait une catégorie de personnes au-dessus de toute responsabilité. La prise de position de Mohamed Abbou est à la fois courageuse et surprenante, jusqu’à aujourd’hui aucun homme ni femme politique n’avait mis sur la table la question de la responsabilité du Chef d’Etat-major dans les pertes qu’essuie l’armée depuis la découverte des premières mines. L’échec de l’armée à Jebel Chaâmbi est un coup dur pour la crédibilité de l’institution. Cependant, à l’heure où le moral des troupes est de plus en plus atteint par la mort de deux soldats, ce débat est-il opportun ? Un changement au plus haut degré de la hiérarchie militaire ne serait-il pas vécu comme une victoire de ceux qui se sont insurgés contre l’Etat ?



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