La Constitution selon les vœux d’Ennahdha

La Constitution selon les vœux d’Ennahdha
National
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La rédaction de la nouvelle Constitution de la Tunisie connait bien des déboires depuis plusieurs mois. Aujourd’hui, nos «Constituants» en sont à leur troisième «brouillon», l’un pire que l’autre sur plusieurs questions notamment celles liées aux libertés publiques et politiques surtout le droit de grève qui semble leur donner des cauchemars, et surtout pour parvenir à instaurer et à imposer en fin de compte la religion comme la principale référence à toutes les lois humaines qui seraient adoptées par le prochain parlement. On sait que le comité mixte de coordination et de rédaction de la Constitution avait pris, sous la coupe des députés élus d’Ennahdha et de leurs alliés notamment le lilliputien Congrès Pour la République, la décision de ne pas «se soumettre» aux recommandations des acteurs du dialogue national arguant de la «souveraineté» de la Constituante et des ses pouvoirs absolus en matière de rédaction du texte suprême de l’Etat. C’est comme si les élus d’Ennahdha, majoritaires dans cette commission, se sont «rebellés» contre le «centre» qui continue de participer au dialogue national comme si de rien n’était ! Or, voilà le masque tombe toujours et les adeptes du double langage et de la duplicité sont obligés, à un moment ou à un autre, de révéler leurs véritables intentions et donc de se «dénuder» devant l’opinion publique en direction de laquelle ils essaient de faire passer le message de gens qui recherchent le consensus et un accord national sur tous les différends qui peuvent opposer les adversaires politiques. C’est dans ce sens que l’on peut comprendre le refus d’Ennahdha de suspendre les travaux du comité mixte de coordination et de rédaction de la Constitution lors du dialogue national. D’un côté, Ennahdha, et leurs appendices le mouvement Wafa dont les positions sont plus proches des zélés religieux que des partis civils, participent, comme si de rien n’était, au dialogue national puis refusent de demander les travaux de ce comité conformément aux vœux des autres partis qui souhaitent d’abord se mettre d’accord sur les points encore source de conflits entre les différents protagonistes. En réalité, Ennahdha participe à ce dialogue national pour ne pas se mettre au ban de la société, erreur commise lors du premier round du dialogue national en octobre dernier, mais fait tout pour le faire capoter et permettre ainsi de faire passer une Constitution fondée sur la Chariaa et souhaitée par les Islamistes de tous bords, qu’ils soient «nahdhaouis soft» ou salafistes «djihadistes» !



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