Bien joué monsieur Jebali !... bien contré les frontistes et Al Aridha Al Chaabia

Bien joué monsieur Jebali !... bien contré les frontistes et Al Aridha Al Chaabia
National
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Assurément, deux grands gagnants de ce mauvais feuilleton intitulé "l'initiative Jebali" : le chef, et le Front Populaire qui a merveilleusement bien manœuvré en ne tombant pas dans la supercherie plus qu'évidente du toujours secrétaire général du parti Ennahdha. «Bonté divine !» aurait dit notre cher président, lequel il faut le reconnaitre, a flairé avec justesse l'opération de diversion du chef du gouvernement, en affirmant que «le choc de l'assassinat du martyr Chokri Belaid a été absorbé», sachant pertinemment que le plan Jebali était en passe de réussir. L'hôte de Carthage, tout comme le maître de la Kasbah, et régent de la Tunisie ; le sieur Ghannouchi mais aussi le parti Ennahdha pour malmenés qu'ils soient ces derniers temps, étaient à l'évidence KO, mais encore debout… cela sautait tellement aux yeux, sauf peut être aux yeux de l'opposition qui étrangement s'emmêlent les pinceaux dès qu'il s'agit d'un moment décisif de l’histoire. Passé le choc des premiers jours, notre chère opposition, toujours prompte à plonger dans les bras des gouvernants dès qu'il s'agit de poser leurs augustes postérieurs sur les chaises d'un quelconque palais, s'est vite empressée d'accourir à Dar Dhiafa et de discuter de l'initiative Jebali. Je ne sais trop si c’est par aveuglement ou par naïveté, ils ont été respectueux de l'injonction faite le vendredi par le Chef du gouvernement de ne faire aucune déclaration avant lundi 18 février, date à laquelle ils allaient se retrouver pour continuer les tractations autour du plan Jebali. Encore une fois «bonté divine !», comment est-il possible que des politiques aussi aguerris que Beji Caid Essebssi, Jounaidi Abdeljaoued, Ahmed Nejib Chebbi, Maya Jribi ou Mohamed Hamdi n'aient pas décrété caduque l'initiative Jebali ? Le maintien de la manifestation d'Ennahdha du samedi n'était-il pas un véritable casus belli, un signal fort de sa part voulant dire en substance que c'est "la rue qui tranchera". Certes la rue n'a pas tranché, surtout si l'on considère qu'il n’ y avait pas la foule "millionesque" promise par les "fausses-colombes" d'Ennahdha, mais l'attitude passive ou attentiste, mi-fleur bleue, mi-peace and love de l'opposition, demeure inexplicable et confirme sa réputation de l'opposition «la plus bête du monde». En effet ce qui devait arriver arriva ! Lundi soir, Hamadi Jebali, d'un laconique discours a remercié l'opposition d'avoir contribué à régénérer un tant soit peu la paix civile dans le pays en répondant favorablement à son appel pour l'unité nationale... et s'en est gentiment retourné à son premier et éternel amour, à savoir son parti "chéri" d'Ennahdha, discuter de la prochaine stratégie visant à se maintenir le plus longtemps (ou éternellement) au pouvoir. Dans cette histoire, une formation politique a particulièrement résisté aux sirènes de la supposée unité nationale, le Front Populaire (auquel on ajoutera Al Aridha Al Chaabia). Coup de pif ou effet de la disparition cruelle et lâche de l'une de leurs grandes figures pour les premiers ? J'opterais plutôt pour la seconde hypothèse, car en l'espèce un lourd soupçon de compromission d'un des membres de la nébuleuse Ennahdha pèse sur l'assassinat de Chokri Belaid et ses amis ont été bien avisés de boycotter cette mascarade politicienne sentant l'arnaque à mille lieues. Quant à Al Aridha Al Chaabia, Monsieur Hachemi Hamdi de par sa qualité d’ex-pensionnaire de la maison Ennahda et de grand connaisseur des hommes qui dirigent cette formation ne pouvait certainement pas méconnaitre la qualité du double discours… pardon… du formidable sens d’esquive de ses ex-compagnons. En homme averti, il n’a pas baissé la garde et a pu ainsi éviter la salve des redoutables «upercuts» et autres «jab» qu’ Ennahdha peut asséner quand elle se retrouve acculée jusque dans les cordes. Douze jours se sont écoulés depuis que l'infâme a frappé, Ennahdha et ses alliés ont peut être gagné du temps et réussi à ridiculiser une partie de l'opposition... mais fort heureusement, quelques courageux politiques (essentiellement les frontistes populaires) et de vaillants militants de la société civile sont encore vigilants. Non, l'assassinat de Chokri Belaid n'aurait pas été qu'une parenthèse douloureuse, mais ô combien révélatrice de l'esprit éveillé et combatif du peuple tunisien. Il s'agit d’un tournant décisif de notre histoire… Les vainqueurs d'aujourd’hui peuvent pavoiser d'avoir tourné en bourrique quelques politiques de l'opposition (décidément à jamais de véritables enfants de chœur)... mais tromper le peuple tunisien, ça, c'est une autre affaire... Demandez-le aux désormais ex-Thénardiers de la Tunisie le couple Zinochet and Leila, ils en connaissent bien un rayon dans ce domaine... A bon entendeur, salut !



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