Jebali "Bénalise" ce qui se passe à Siliana

Jebali "Bénalise" ce qui se passe à Siliana
National
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Hamadi Jebali a fait, cet après-midi, une intervention très attendue en direct à la télévision au cours de laquelle il devait s’exprimer sur les récents événements de Siliana. Le Chef du gouvernement s’est exprimé avec une certaine fermeté insistant sur la légitimité de ce gouvernement. Tout au long de son intervention Hamadi Jebali n’a cessé de répéter que ce gouvernement reste conscient des multiples difficultés que traverse le pays en termes de chômage, de développement, de croissance, etc., mais qu’il n’a pas de baguette magique pour redresser la situation en dix mois. Le Premier ministre a estimé que les événements de Siliana ne pouvaient être reprochés à ce gouvernement populaire légitime et issu des urnes mais aux parties qui cherchent à déclencher une deuxième révolution. De là, il a exprimé une certaine fermeté jugeant que "le terme "dégage" ne s’applique plus et détermine désormais le chaos. Une manière de dire que seules les prochaines élections pourraient mettre dehors la coalition actuelle… par voie démocratique. Mais au lieu d’aborder le problème par le fond, Hamadi Jebali s’est entêté à parler de démocratie, de violence inexplicable, de lignes rouges, de développement, de chômage, d’infrastructures, etc… Il s’est entêté à viser ceux qui se cachent derrière l’UGTT à travers ces actes, mais sans les nommer. A travers ce discours de fermeté, Hamadi Jebali a toutefois ouvert la voie à la discussion avec populations, partis et société civile. Une manière de tempérer les ardeurs des habitants de Siliana alors que des affrontements ont repris, aujourd’hui, dans cette ville où les violences ont fait plus de 250 blessés la veille parmi les manifestants. Trois personnes ont été blessées, selon une source hospitalière citée par l’AFP alors que des milliers d'habitants manifestaient aux abords du gouvernorat pour réclamer encore et toujours le limogeage du gouverneur et désormais aussi le départ de policiers venus en renfort. Au milieu de postes de police incendiés et de bâtiments publics vandalisés, l'UGTT, a par ailleurs appelé à une nouvelle manifestation vendredi pour obtenir le départ du gouverneur régional, Ahmed Ezzine Mahjoubi, un programme de développement économique pour cette région très pauvre, la libération de manifestants arrêtés en avril 2011 et la fin de la répression des manifestations. Dans cette atmosphère de violences, des agents de la garde nationale de Kesra (Gouvernorat de Siliana) ont été agressés par plus de 1500 manifestants qui ont fait irruption dans un poste pour tenter de voler des armes, poussant l'adjudant, Iyad Ben Hammadi à accuser l'UGTT et certains partis politiques d'inciter les citoyens à la violence. A Tunis, une manifestation de soutien aux habitants de Siliana et un appel au renversement du gouvernement a eu lieu à l'avenue Habib Bourguiba en protestation contre la répression exercée dans cette région. Enfin, et c’est là une première de la part d’un parti de la Troïka, la section de la Fédération France Nord d’Ettakattol a estimé, à travers un communiqué que l'utilisation des balles en plomb contre les manifestants était intolérable ! Une affaire qu’a regrettée Hamadi Jebali mais qu’il a légitimé en estimant que les forces de l’ordre sont des citoyens tunisiens et que, sous la menace, avaient le droit de se défendre. Sur tweeter, ce discours du Chef du gouvernement, a particulièrement amusé les internautes qui s’en sont donné à cœur joie pour parodier Hamadi Jebali le comparant au président déchu Ben Ali lors des désormais légendaires discours dans lesquels il a d’abord appelé à la fermeté face aux manifestations avant de céder à la "panique" en promettant démocratie, développement et emplois.



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