Mercredi 17 octobre : silence médias pour une presse libre et organisée

Mercredi 17 octobre : silence médias pour une presse libre et organisée
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Les médias nationaux observeront une grève inédite, ce mercredi 17 octobre. La première dans l'histoire du pays. Lancée à l'initiative du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), seule structure syndicale professionnelle indépendante, la grève exige la levée de la mainmise du gouvernement sur les médias et l'application des décrets 115 et 116 organisant la liberté de la presse et instituant une instance indépendante de l'audiovisuel. La grève a été décidée par le SNJT suite au blocage des négociations avec le gouvernement après de multiples rencontres restées sans suite. Le syndicat demande l'application effective des décrets 115 et 116 datant du gouvernement Béji Caid Essebsi. Bien que comportant certaines dispositions contestées par les journalistes et leur syndicat, ces décrets rompent radicalement avec l'ancien code de la presse taillé sur mesure par Ben Ali pour museler les médias et criminaliser les journalistes. La crise du journal privé Assabah et les désignations unilatérales par le gouvernements des principaux responsables des médias publics ont accentué le ressentiment des journalistes et contraint leur syndicat à recourir à l'arme ultime de la grève. Le journal Assabah connait depuis quelques semaines une crise aiguë et ses journalistes sont en grève de la faim après plusieurs sit in pour exiger le départ de leur directeur Lotfi Touati, un ancien policier reconverti dans le journalisme qui a été utilisé par le régime de Ben Ali pour participer en 2009 au sabotage du congrès de l'Association des journalistes tunisiens, ancêtre du SNJT. M. Touati a été désigné par le gouvernement, devenu propriétaire d'Assabah après la confiscation des parts majoritaires du genre de l'ancien président qui avait contraint les propriétaires historiques à lui céder leurs actions dans le journal. Les désignations dans le secteur public des médias de responsables proches de l'ancien régime de Ben Ali ont suscité de vives réactions des journalistes qui ont dénoncé via leur syndicat les tentatives du gouvernement de prendre le contrôle des médias publics pour les assujettir à sa volonté en prévision des prochaines élections prévues dans quelques mois. Tous les types médias publics et privés sont concernés par la grève. Ils devront suivre les modalités négociées avec leurs responsables par le SNJT. Les médias audiovisuels et radiophoniques assureront un service minimum et consacreront leur antenne à des débats sur la grève des journalistes. Quant aux médias électroniques ils devront afficher une page blanche mentionnant le mot "grève". Webdo se joint au mouvement de grève du SNJT et cessera son activité pendant la journée de demain. Crédit photo : Tap



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