La liberté et la démocratie : un passage obligé avant l’orthodoxie islamique !

La liberté et la démocratie : un passage obligé avant l’orthodoxie islamique !
National
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Il est toujours intéressant d’écouter les Islamistes débattre des questions politiques. Le dernier en date que l’on a pu écouter, ce matin, sur « Le Mag » de RTCI est le sieur Ahmed Tatar, l’un des membres du Parti Ettahrir, qui se présente comme un mouvement « pacifiste », mais relevant de la pure orthodoxie islamique. En réalité, on peut relever à travers ses réponses une véritable gêne voir parfois une certaine maladresse dans ses tentatives de vouloir trouver une certaine cohérence avec les idées démocratiques contemporaines. Car ces dernières sont, dans l’état actuel des choses, un passage obligé avant d’être définitivement enterré, une fois l’État Islamique rêvé est consacré ! Voici quelques extraits significatifs de ces « explications ». A une question se rapportant à la liberté de penser, et par conséquent à la liberté d’expression, M. Tatar souligne que « chacun est libre de penser ce qu’il veut » étant donné que « l’on ne peut interdire aux gens de penser », mais et en revanche, « on peut amener les gens à changer d’idées » avant de poursuivre que l’objectif consiste à « endoctriner les gens » ! Or l’endoctrinement des citoyens annonce la fin de la liberté de penser et de la liberté d’expression puisqu’il n’y aurait plus qu’une seule idée en « circulation » qu’il serait strictement interdit de remettre en cause. Sur le même thème, mais en relation avec le film qui a défrayé la chronique et engendré les incidents que l’on connait dans le monde musulman, M. Tatar estime que la meilleure réponse n’est pas « la production d’un film d’envergure internationale » comme se proposerait de la faire « Peace Without Limits », mais « d’édifier un État islamique (bien sûr par le rétablissement du Califat) qui défendrait le messager d’Allah ». D’ailleurs, il semble optimiste sur ce thème puisqu’il avance qu’il ne s’agit que d’une affaire de quelques années seulement, et cela grâce au travail soutenu des représentants du « Messager d’Allah ! » Enfin, et évoquant les procédures de désignation des gouvernants, notamment les élections, il considère qu’ils ne sont pas contraires à la religion, avant de souligner qu’il ne croit pas vraiment en ces modes. Mais, son Parti va y prendre part, et lui-même se présenterait à des élections, si « le peuple le veut et le souhaite. » Autrement dit, si le peuple exprime aujourd’hui sa volonté de vouloir des élections, ils se soumettent à sa volonté, mais ce n’est, en réalité, que provisoire en attendant l’édification de cet État Islamique qui reviendrait à l’orthodoxie laquelle considère que les élections ne constituent, en fait, qu’une hérésie…



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