B. C. Essebsi renouvelle sa foi dans le consensus et déclare la fin du gouvernement de la Troïka!

B. C. Essebsi renouvelle sa foi dans le consensus et déclare la fin du gouvernement de la Troïka!
National
print



On attendait que la conférence de presse de M. Béji Caid Essebsi, organisée aujourd'hui, 20 septembre, traite de « Nida Tounes », de son organisation, de ses structures mises en place, de son bureau national, etc. Ce ne fut pas le cas, M. Béji Caid Essebsi a analysé la situation politique du pays donnant au passage le point de vue de son parti à propos de toutes les questions nationales. Il a commencé par un diagnostic, sur lequel tout le monde s’accorde d’ailleurs, du contexte politique actuel le considérant comme particulièrement délicat et dangereux qui pourrait provoquer une situation difficile à rétablir appelant à accorder la primauté de l’intérêt général sur les intérêts étriqués des partis politiques et des personnes, utilisant une formule emphatique « La Patrie avant les Partis ! » Puis, il est revenu sur les événements du vendredi dernier estimant que ceux qui ont attaqué l’ambassade américaine visaient non pas les États-Unis, mais l’État tunisien dont ils ne respectent ni le drapeau, ni les institutions. Or cela est le résultat d’une politique mise en place par le gouvernement lui-même depuis qu’il est aux commandes et il doit en assumer l’entière responsabilité. Car, il est clair que le véritable dessein de ce gouvernement consiste dans le changement de notre modèle de société instauré, au prix de grands sacrifices, depuis près d’une soixantaine d’années. Le gouvernement ne fait que récolter « les fruits » de sa politique de militarisation de la rue avec notamment les attaques qui visent le mouvement « Nida Tounes »et sa tolérance à l’égard des mouvements violents. Aujourd’hui, le gouvernement est incapable de contenir ces derniers, et la responsabilité n’incombe pas seulement au ministre de l’intérieur ou d’une quelconque tactique sécuritaire, mais elle doit être assumée par l’ensemble du gouvernement. Ensuite, M. Béji Caid Essebsi est revenu sur la période de transition démocratique soulignant que le gouvernement avait, à l’époque, mis en place une feuille de route claire en mettant en place une démarche démocratique avec des mécanismes qui devaient empêcher tout retour à la domination d’aucun parti politique. Il a rappelé que les élections du 23 octobre s’étaient déroulées dans la transparence. Or aujourd’hui, on a constaté, malheureusement, que nous n’avons pas avancé et que nous sommes en retrait de ce que nous espérions et souhaitions pour notre pays. Cela a amené le leader de « Nida Tounès » à évoquer la date du 23 octobre prochain estimant que les partis politiques, y compris ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir à l’exception du CPR, se sont engagés à respecter le délai d’une année. Il s’agit d’un engagement politique et moral qui lie les signataires. Maintenant que l’échéance du 23 octobre approche, que doit-on faire ? M. Béji Caid Essebsi considère que ce sera la fin de la légitimité électorale alors que nous sommes encore très loin de pouvoir organiser des élections. Tout d’abord, il y a la question de la rédaction de la Constitution que l’ANC a, en quelque sorte, délaissée ! En second lieu, il faut se pencher sur les mécanismes pour la tenue de ces élections. A ce propos, il a proposé la reconduction de l’Instance Supérieure Indépendante des Élections (ISIE) qui a fait ses preuves et dont les membres sont désormais rodés, et que la loi électorale, qui avait servi de base aux élections du 23 octobre, pourrait être reconduite avec quelques légères modifications. Il a estimé que si l’on suit ce schéma, les élections ne pourraient pas se tenir avant huit mois ! Le vide du 23 octobre pourrait emmener le pays vers l’inconnu et nous sommes contre cette situation, ce qui nous oblige à trouver un consensus entre toutes les tendances du pays. Car, le gouvernement, dans sa composition actuelle, est fini après avoir échoué de donner une image positive de notre pays. Outre le consensus, il faut réduire le gouvernement, nommer aux ministères de souveraineté des personnalités indépendantes tout en précisant que « Nida Tounès » n’est pas candidat à ce gouvernement. Parlant enfin de Nida Tounès, M. Béji Caid Essebsi l’a présenté comme un mouvement ouvert à tous les Tunisiens, à toutes les tendances pour œuvrer pour le bien du pays sans exclure personne. Car tous les citoyens tunisiens ont le droit de participer à la vie politique et personne n’a le droit d’en exclure mis à part la justice. Et à ce sujet, il a souligné que Nida Tounès est favorable à ce que la justice dise son mot sur les personnes qui ne pourraient pas bénéficier de leurs droits politiques, une façon de clore définitivement ce dossier… Une façon de retirer sous les pieds d’Ennahdha ce qu’il a appelé « son fonds de commerce », celui de l’exclusion des destouriens de la vie politique !!!



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Le pèlerinage de la Ghriba se limitera aux rituels religieux

Suivant