Après l’attaque contre ses ambassades, quelle position des USA à l’égard du « printemps arabe » ?

Après l’attaque contre ses ambassades, quelle position des USA à l’égard du « printemps arabe » ?
National
print



L’attaque du consulat américain à Benghazi qui a engendré la mort de l’ambassadeur US ainsi que trois autres diplomates peut-elle modifier la donne au Maghreb et dans ce qu’il est convenu d’appeler les pays du « printemps arabe » ? Cette attaque meurtrière, apparemment « motivée » par la diffusion d’un film insultant envers l’Islam et son Prophète, ou bien était-elle une façon de « se rappeler le 11 septembre », va-t-elle amener l’administration américaine à changer de position à l’égard des tendances islamistes dont elle joue la carte à fond ! Car, l’attaque du Consulat de Benghazi ne nous parait pas aussi « spontanée » que cela. Elle a été précédée la veille par une manifestation au Caire puis suivie, aujourd’hui, par une autre à Tunis et à Alger dont les auteurs sont présumés être des Salafistes. Autrement dit, cela s’est produit dans tous les pays de l’Afrique du Nord, autrefois particulièrement tolérants (même si dans certains cas, ils peuvent témoigner leur indignation ou manifester leur colère contre ce genre de provocations gratuites à l’encontre de leurs symboles religieux) apparaissent, en quelque sorte, s’être transformés en « tanière » pour les extrémistes islamistes dont certains sont armés, et donc dangereux pour la stabilité de leurs pays respectifs. Les premières réactions américaines officielles sont plutôt prudentes, le Président Obama a condamné l’attaque qui a coûté la vie à des diplomates américains et qu’il mettrait toutes les ressources nécessaires pour assurer la sécurité du personnel en Libye et des diplomates US partout dans le monde. Quant à Hillary Clinton, elle a condamné l’usage de la violence qui demeure injustifiable et a souligné l’attachement de son pays à la tolérance religieuse avant de relativiser pour affirmer que « cette attaque menée par un petit groupe de personnes insensées, et non par le peuple ou le gouvernement libyen. » Elle a ajouté que les relations bilatérales ne devraient pas être altérées par cette attaque. Les ambassades américaines en Tunisie et en Algérie ont aussi pris des dispositions spéciales et ont appelé leurs ressortissants à faire preuve de prudence surtout dans les manifestations « qui peuvent tourner à la violence » et d’éviter les lieux publics les plus fréquentés. Il est probablement encore trop tôt pour tirer des conclusions et surtout les enseignements qu’auront à tirer les Américains de cette attaque, mais il est évident qu’ils vont se montrer autrement plus méfiants et surtout plus attentifs et plus vigilants quant à l’évolution politique et sécuritaire dans les pays d’Afrique du Nord. Un changement d’attitude radicale à court terme nous semble, dans l’état actuel des choses, peu évident. Mais, il est clair qu’une réflexion plus sérieuse et plus approfondie va certainement se mettre en place aux États-Unis pour définir une politique plus cohérente avec les islamistes, désormais tolérés, voire encouragés par l’administration Obama !



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Accès au marché du travail suisse pour les Tunisiens : Opportunités et perspectives

Suivant