Zitouna TV : Rached Ghannouchi réfute la critique, élude le conflit d’intérêts et s’attache à la nature de son contenu !

Zitouna TV : Rached Ghannouchi réfute la critique, élude le conflit d’intérêts et s’attache à la nature de son contenu !
National
print



Dans une déclaration faîte aujourd’hui à la radio Mosaïque FM, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a considéré que « la polémique autour de la propriété de la chaîne Zitouna TV est une tempête dans un verre d’eau. Le plus important est de s’intéresser au message qu’elle véhicule et au plus qu’elle peut apporter sur la scène médiatique.» Il a ajouté qu’ Ennahdha n’a pas à enquêter sur cette affaire. (Cliquez ici pour écouter l'enregistrement) Ces déclarations venant du Président d’un Parti qui a toujours défendu les valeurs de la citoyenneté et des principes de la bonne gouvernance sont étonnantes. En effet, l’affaire ne s’attache pas, proprement dit, à la propriété de la chaîne, mais elle concerne la situation de son propriétaire présumé qui assume des responsabilités dans le Parti au pouvoir et dans le gouvernement. Il est à la fois conseiller au bureau exécutif du Parti et conseiller dans le gouvernement de Hamadi Jebali, chargé des médias. En tant que responsable dans le Parti, il doit donner l’exemple en respectant les lois et les usages en vigueur. Il ne peut pas être, en même temps, acteur sur la scène médiatique et superviseur des activités de presse. En tant que membre de gouvernement, la loi interdit le cumul de la fonction ministérielle avec d’autres activités surtout faisant partie du même domaine que les responsabilités exercées. Ce cumul favorise les conflits d’intérêts, l’impartialité et la dérive. Il peut imposer une ligne éditoriale à la chaîne qu’il dirige comme il peut user de sa qualité dans le gouvernement pour lui accorder des avantages indus ou et dérogations. Ce risque se présente chaque fois qu’un responsable se trouve en position de juge et partie. Rached Ghannouchi trouve que le mouvement Ennahdha n’est pas obligée d’enquêter sur la propriété de la chaîne alors que la question le concerne au premier chef puisqu’elle touche directement à son image de marque et à sa crédibilité. Les dirigeants d’un parti doivent être exemplaires dans leurs comportements et irréprochables dans leur vie privée et publique. Tout manquement aux valeurs éthiques de la part de ses membres ne peut que rejaillir négativement sur la notoriété du parti. Les électeurs avertis ne peuvent pas faire confiance ni continuer à faire confiance à un parti politique dont la situation des membres est suspecte. Les atteintes à l’image de marque du parti sont encore plus évidentes lorsque l’irrégularité est en rapport avec la situation d’un membre dirigeant. À l’inverse, le parti gagne davantage d’estime et de confiance s’il élimine de ses rangs les membres et les responsables qui ne s’astreignent pas aux principes et valeurs que doit respecter un homme politique intègre. Le Parti Ennahdha, dont les responsables font toujours savoir qu’ils refusent l’adhésion au Parti des corrompus, des suspects et des personnes qui ne se conforment pas aux règles de la citoyenneté, ne doit pas se limiter au discours et aux déclarations d’intention. Il doit prendre suffisamment de précautions pour n’admettre dans le Parti que ceux qui lui font honneur et doit s’en enquérir en permanence. De ce fait, la polémique autour de la propriété de la chaîne Zitouna TV ne doit pas être ignorée par les responsables d’Ennahdha en raison de l’impact que cela peut avoir sur la fiabilité du discours et la réputation de leur Parti .



Commentaires

André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Gel des commissions bancaires jusqu’à fin 2024

Suivant