Quand la transparence devient urgence !

Quand la transparence devient urgence !
National
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Lors de son passage sur RTCI, Ali Gargouri a persisté et signé : ses documents sont authentiques et Lotfi Zitoun n'a qu'à fournir des contre-preuves. Dans cette affaire qui a occupé l'opinion publique depuis quelques jours, et s'il y avait des conclusions à tirer, cela serait la nécessité d'instaurer une vraie "culture" de la transparence dans notre administration. Les activistes de l'Open Gov n'ont cessé de dénoncer le laxisme de toutes les instances :personne ne leur facilite la tâche, ils se heurtent à des obstacles infranchissables, leurs requêtes restent pour la plupart du temps lettre morte. Où en sont nos ministres et nos responsables avec la publication de leurs biens ? Le portail du gouvernement relatif au patrimoine de ses membres ne contient, jusqu'au jour d'aujourd'hui que celui de Mr Mohamed Abbou (voir le site). Les salaires des députés de l'assemblée constituante, et notamment ceux Mr Ben Jaafar et de Mme Laabidi étaient sujets à des polémiques houleuses dans les médias et sur les réseaux sociaux, cela n'y a rien fait et nous sommes toujours sans réponses claires. Des doutes planent toujours sur l'affaire Ferchichi, le présumé transporteur de fonds pour Ennahdha, et en l'absence de journalistes spécialisés dans l'investigation, et de bonne volonté du parti Ennahdha à mettre à clair cette affaire, ces doutes persisteront. Quant aux comptes des partis et à leur financement,rien n'a été mis au clair jusqu’à présent et cela prête lieu à toute sorte d'interprétations, voire d'accusations. Ainsi, le registre des comptes d'un parti comme le CPR peut très bien disparaître dans la nature et le bilan lors du congrès se faire sans registre. Mais encore un journal britannique, The Independant, peut très bien nous apprendre qu' Ennahdha a reçu 150 millions de dollars du Qatar pour financer sa campagne électorale et Ennahdha, des mois après sa prise du pouvoir à l’exécutif comme à la constituante, ne juge ni bon ni nécessaire de publier ses comptes. Le palais de Carthage non plus n'est pas épargné par les "questions" sur la transparence (l'affaire de l'avion présidentiel n'est qu'un exemple). Dans un climat de récession et une période de disette, toutes les dépenses doivent être passées au peigne fin et les écarts ne sont pas permis. En Tunisie post-révolutionnaire, l'entrée en marché d'une société internationale comme le Mc Do peut donner lieu à toutes sortes de spéculations et de surenchères. Dans une période de transition démocratique où tout le monde n'a que la "rupture avec les méthodes de l'ancien régime " en leitmotiv, que fait-on vraiment pour instaurer la transparence dans les rouages de l'administration tunisienne ? C'est même la clé qui ouvrira bien des portes fermées, le sésame pour asseoir une véritable démocratie participative et une bonne gouvernance.



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

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