Ennahdha dément avoir reçu 150 M$ de l’Émir de Qatar et va porter plainte

Ennahdha dément avoir reçu 150 M$ de l’Émir de Qatar et va porter plainte
National
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Dans une interview accordée au journal britannique « The indépendent », le ministre syrien des affaires étrangères, Walid El Moualim, a déclaré que l’Émir Qatari, Hamed Ben Khalifa Al Thani, aurait remis à Cheikh Rached Ghannouchi une somme de 150 millions de dollars sous forme d’aide, destinée au financement de la campagne électorale d’ENNAHDHA sans préciser de quelle campagne il s’agit. Indéniablement, cette déclaration vise dans le fond à discréditer le parti au pouvoir et s’inscrit dans le cadre d’une campagne contre la Tunisie à cause de ses positions vis-à-vis du régime syrien. De surcroît, elle n’est confirmée ni par des justificatifs ni par des débuts de moyens de preuve ce qui n’autorise guère à la prendre comme argent comptant. Dans une communication téléphonique avec Essabah News, datant de ce jour, un membre du bureau de presse du mouvement Ennahdha, Fayçal Nasr, a infirmé catégoriquement l’information. Il a ajouté que le journaliste anglais, Robert Fisk, qui a conduit l’entretien avec Walid El Moualim, est proche des milieux sionistes et qu’il est en train de préparer toute une campagne de dénigrement contre l’Islam et les mouvements islamistes dans le monde arabe. Il a indiqué que son mouvement envisage de porter plainte contre le journal qui a publié l’interview et le journal tunisien qui a repris l’information sans revenir à la partie visée (Ennahdha) pour lui permettre d’exercer son droit de réponse. Logiquement, l’action envisagée devrait être engagée contre le ministre syrien qui a fait la déclaration et non le journal qui l’a rapportée à moins qu’elle ait été inventée par le journaliste. Les autres journaux qui l’ont reproduite en citant la source n’ont commis aucun manquement à l’éthique de la profession journalistique. Pour sa part, Hassine El Jaziri, Secrétaire d’État à l’immigration et dirigeant du mouvement Ennahdha, a été du même avis que le précédent. Dans un entretien accordé aujourd’hui à WEBDO, il a fait savoir que le ministre syrien, qu’il qualifie de sanguinaire et contre l’élan démocratique dans les pays du printemps arabe, a des différends avec le régime Qatari. Le Secrétaire d’État a indiqué que ce n’est pas la première fois que son mouvement s’expose à la diffamation et qu’il est grand temps que la Justice réagisse sans toutefois porter atteinte à la liberté de la presse. Légalement, l’accusation d’Ennahdha à ce sujet peut lui coûter très cher si l’information est prouvée. En effet, en vertu du décret-loi n° 2011-87 du 24 septembre 2011, fixant l’organisation et les activités des partis politiques, il est absolument interdit à tout parti politique de recevoir des fonds, des aides financières et des avantages en nature en provenance de parties étrangères. Cette interdiction énoncée dans l’article 19 du dit décret –loi n’est pas la seule qui est prévue dans ce texte règlementaire. L’interdiction s’étend aussi à la réception de fonds d’origine inconnue, l’obtention de subventions de la part de personnes morales et de dons émanant de personne physique d’une valeur dépassant les 60 mille dinars par an. D’un autre côté, la loi interdit de servir aux citoyens et citoyennes des avantages en nature et en espèces qu’il s’agisse d’un sandwich ou d’un mouton. Le non-respect de ces dispositions expose le parti politique concernée à des sanctions administratives pouvant aller jusqu’à sa dissolution en cas de persistance de l’infraction. Outre la sanction administrative, le parti politique contrevenant s’expose à une amende pécuniaire équivalant au montant des dons et des aides indûment reçue et des avantages distribués aux citoyens.



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