Sami Fehri sous les verrous !

Sami Fehri sous les verrous !
National
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Sami Fehri, le patron de la chaîne de télévision « Ettounissiya » est sous les verrous. En effet, un mandat de dépôt a été émis contre lui par le juge d’instruction et placé en prison en attendant d’être jugé dans une affaire d’avantages indus reçus de la part de l’Etablissement de la Télévision Tunisienne du temps du régime déchu, et en tant que gérant de la société Cactus production qui appartenait à Belhassen Trabelsi. Par ailleurs, le juge d’instruction n’a pas incriminé seulement Sami Fehri mais aussi le président déchu, Belhassen Trabelsi, Abdelwahab Abdallah et d’anciens responsables de la télévision nationale. Il faut signaler que les personnes impliquées risquent gros puisqu’ils ont été traduits sur la base de l’article 96 du code pénal qui prévoit une lourde sanction de prison pouvant aller jusqu’à dix ans sans oublier une amende qui pourrait atteindre des sommes astronomiques. En effet, cet article 96 dispose « est puni d’emprisonnement et d’une amende égale à l’avantage reçu ou au préjudice subi par l’administration, tout fonctionnaire public ou assimilé, tout directeur, membre ou employé d’une collectivité locale, d’une association d’intérêt national, d’un établissement à caractère industriel ou commercial, d’une société dans laquelle l’Etat détient directement ou indirectement une part quelconque du capital, ou d’une société appartenant à une collectivité publique locale, chargé de par sa fonction de la vente, l’achat, la fabrication, l’administration ou la garde de biens quelconques, qui use de sa qualité et de ce fait se procure à lui-même ou procure à un tiers un avantage injustifié, cause un préjudice à l’administration ou contrevient aux règlements régissant ces opérations en vue de la réalisation de l’avantage ou du préjudice précités. » Mais et indépendamment de l’inculpation de Sami Fehri, qui a certainement bénéficié de plusieurs avantages indus sous le règne du régime déchu, cette inculpation tombe aussi dans un contexte particulièrement tendu dans le secteur de l’information suite au tour de vis engagé par le gouvernement Hamadi Jebali et Ennahdha dans une tentative de le museler. Car la société Cactus a déjà perdu « ses guignols » dans un procès intenté contre elle par Nessma qui lui disputait l’exclusivité des Guignols, une suppression qui est aussi intervenue après qu’un ministre en l’occurrence celui de la santé publique a estimé que certains médias « ont dépassé les bornes ». De quelles bornes s’agit-il ? Et en quoi une émission satirique comme les Guignols puisse-t-elle déranger ? Nous sommes encore très loin de la liberté de la presse et de la liberté d’expression…  



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