Rien ne va plus à la Troïka

Rien ne va plus à la Troïka
National
print



Tous les indices portent à croire que rien ne va plus dans la troïka et encore plus au sein du parti majoritaire, Ennahdha. Les derniers évènements qui se sont succédé le prouvent ; démission en série des partis au pouvoir, troubles sociaux et grogne à Sidi Bouzid, libération, sous la pression, des syndicalistes de l'hôpital Hédi Chaker à Sfax, en passant par le rejet de l'article 28 proposé par les élus d'Ennahdha qui s'est traduit par une grande marche pour l'égalité des sexes, et par la déclaration du député Tahar Hmila qui sème le doute sur les facultés mentales du président de la République. Théoriquement, on pourra arguer que ce sont là les inflexions de la politique, que gouverner avec deux têtes à l'exécutif et un conseil constitutionnel n'est pas chose facile et que nos politiciens sont encore en phase d'apprentissage de la politique et de la démocratie, mais dans la pratique, tout prête à ne penser que rien de va plus. Quand on réveille les "cellules dormantes" de l'extrémisme religieux pour empêcher un artiste comme Lotfi Abdelli de monter sur scène, quand les milices reprennent du service pour faire obstacle aux meetings des partis opposants, le dernier en date était celui de Nida Tounes (voir la vidéo en bas de page), quand on a recours aux méthodes de régime déchu et qu'on qualifie les opposants de tous les noms d'oiseaux, ou quand le compte Facebook d'un député de la constituante de l'envergure du doyen Fadhel Moussa est piraté, c'est qu'il y a un vrai malaise. Et pour redorer le blason de partis discrédités par leurs propres bévues, une campagne des plus ridicules bat son plein sur les pages pros gouvernementales des réseaux sociaux, qui a pour slogan "Ekbess" (resserrer les boulons, redresser la barre ). Cette campagne en appelle au gouvernement à tenir ses promesses et à oeuvrer pour "la réalisation des buts de la révolution"... La troïka est souffrante, mais au lieu de se donner les moyens efficaces pour guérir, elle a fait usage de succédanés qui l'enfoncent tous les jours encore plus.




André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Phosphate : Vers le lancement d’un projet tuniso-chinois

Suivant