Démission de Hassine Dimassi : une gestion électoraliste des finances publiques et une absence de consultation qui peuvent mener au gouffre !

Démission de Hassine Dimassi : une gestion électoraliste des finances publiques et une absence de consultation qui peuvent mener au gouffre !
National
print



Le ministre des Finances, M. Hassine Dimassi, vient de présenter sa démission du gouvernement de Hamadi Jebali. Celui qui fut le candidat à ce poste de l’UGTT dans le premier gouvernement Ghannouchi d’après la Révolution et qui est connu pour ses sympathies syndicales, a finalement claqué la porte en présentant des arguments dans lesquels nous constatons que l’objectif premier et principal de la majorité au pouvoir, en l’occurrence Ennahdha, consiste à demeurer au pouvoir à n’importe quel prix, y compris au détriment des grands équilibres économiques et financiers de l’État, ce qui pourrait avoir par la suite des conséquences dramatiques sur l’économie du pays. M.Hassine Dimassi a présenté les motifs de son départ. En premier lieu, il a expliqué que la philosophie et la matérialisation de la politique financière de l’État par le gouvernement sont mues exclusivement par des considérations électoralistes, une attitude qui a donc engendré une augmentation soudaine et importante des dépenses publiques. Il aurait fallu, au contraire, réserver ces moyens, et cela conformément aux objectifs de la révolution, au soutien des classes défavorisées, à la création du maximum de postes d’emploi, au développement des régions marginalisées et à la relance de l’activité économique, le tout en veillant à la conservation des grands équilibres financiers de l’État. Mais, les dérapages financiers se sont multipliés visant les couches sociales les plus vulnérables, et cela, dans l’unique perspective des prochaines échéances électorales. Le ministre des Finances a aussi justifié son départ du gouvernement par le projet de loi présenté dernièrement en conseil des ministres et relatif au dédommagement des anciens prisonniers politiques et aux bénéficiaires de l’amnistie générale. Cette loi va provoquer de nouvelles et lourdes dépenses qui risquent d’étouffer les finances publiques vu le grand nombre des bénéficiaires prévu dans cette loi et surtout le montant excessif des dédommagements. M.Hassine Dimassi a estimé que l’adoption de cette loi serait en complète méconnaissance de la situation économique et financière difficile par laquelle passe le pays, et les difficultés que l’on connaîtra dans les prochaines années. Enfin, M. Hassine Dimassi a tout d’abord critiqué le limogeage du gouverneur de la Banque Centrale, M. Mustapha Kamel Nabli, considérant qu’il aura des conséquences extrêmement néfastes sur l’autorité et l’image de l’État à l’intérieur et à l’égard de l’étranger. De plus, le départ de M. Nabli a été pris d’une manière unilatérale sans prendre son avis à lui en tant que ministre des Finances et donc quotidiennement en contact avec le détenteur du poste de gouverneur de la Banque centrale. Cette absence de concertation s’est poursuivie lors du processus de nomination du nouveau gouverneur de la Banque centrale, M. Chedly Ayari, qui est intervenue alors que le ministre des Finances n’a même pas été consulté sur le sujet. Difficile, voire impossible pour quelqu’un qui a une certaine idée de la gestion des affaires de l’État de demeurer en poste d’autant plus qu’une pareille gestion pourrait mener le pays vers un véritable gouffre…



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Nouveau tournant dans l’affaire du complot contre la sûreté de l’État ?

Suivant